Il est « urgent » d’exploiter les énergies renouvelables pour faire face aux conséquences des dérèglements climatiques dans le monde, a estimé mercredi le directeur général de l’Agence nationale des changements climatiques (ANCC), Kamel Mustapha Kara.
« Il faut changer de modèle énergétique en urgence. Il faut laisser les énergies fossiles et aller vers les énergies vertes », a plaidé M. Mustapha Kara, spécialiste des questions climatiques, lors d’une conférence au Forum du quotidien francophone DK News.
L’urgence d’exploiter les énergies renouvelables est dictée selon lui, par la nécessité de se préparer, dès maintenant, à faire face aux conséquences des changements climatiques « de plus en plus graves » dans le monde.
A cause de l’émission des gaz à effet de serre, dont sont responsables les pays industrialisés notamment les Etats-Unis et la Chine, le niveau de la chaleur a atteint un seuil record en ce début de mois de septembre, a-t-il fait observer.
« L’Algérie est un des pays où cette augmentation de la chaleur a été la plus forte. De 2001 à 2011, elle a progressé de 1 à 1,5 degré », a noté Mustapha Kara pour qui des bouleversements sont à prévoir dans la disponibilité des ressources en eau et des produits agricoles.
Pour y remédier, le DG de l’ANCC a proposé d’aller « rapidement » vers l’utilisation des énergies renouvelables comme l’électricité produite à base de soleil, « la ressource et les technologies étant disponibles ».
Il a également appelé à prendre en considération les changements climatiques dans l’élaboration des plans d’urbanisme et de l’aménagement du territoire national.
Interrogé sur l’état de la mise en œuvre du programme national d’énergies nouvelles et renouvelables (ENR), ce spécialiste des questions climatiques a répondu que le plan était « resté au stade des déclarations » depuis maintenant plus de deux ans.
« J’ai applaudi l’adoption du programme des ENR, mais le plan est resté au stade des déclarations. Il n’a pas connu de suite à mon avis », a-t-il dit.
Le programme national des ENR, adopté en conseil des ministres début février 2011, prévoit de produire 40% de l’électricité à base des énergies renouvelables à l’horizon 2030. Il prévoit aussi de créer 100.000 emplois et d’économiser 600 milliards de mètres cubes de gaz.