Changement de gouvernement ou pas… Les spéculations battent leur plein

Changement de gouvernement ou pas… Les spéculations battent leur plein
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Les rumeurs donnant pour partant le gouvernement Ouyahia en prévision des législatives de mai 2012, vont bon train. Elles ont été relayées mardi par le Syndicat national des enseignants chercheurs hospitalo-universitaires (SNECHU).

En effet ce syndicat a, lors de l’assemblée générale qu’il a tenue à l’hôpital Mustapha-Bacha d’Alger à l’effet de décider de la suite à donner à son mouvement de protestation, fait état d’une rencontre la veille avec le SG et le chef de cabinet du ministère de la Santé. Ce syndicat a laissé entendre que ces hauts fonctionnaires leur ont suggéré qu’ils «ont intérêt de faire moins de grabuge», et que «continuer à protester comme ils sont en train de le faire ne mènerait à rien puisqu’on s’apprêterait en haut lieu à installer un nouveau gouvernement qui est appelé à préparer les élections législatives et à expédier les affaires courantes mais qui n’a pas de prérogatives pour trouver des solutions aux problèmes de fond». Est-ce là une simple intox pour venir à bout d’un mouvement qui commence franchement à déranger ? Quoi qu’il en soit, plusieurs formations politiques ont fait savoir qu’elles espéraient de la part du pouvoir des signaux à même de les convaincre du sérieux du processus électoral futur. Certaines d’entre elles ont réclamé la venue d’observateurs étrangers, d’autres à l’instar du MSP ont exigé la mise en place d’un gouvernement de technocrates devant gérer les affaires courantes jusqu’aux législatives. Le parti islamiste avait soutenu que le maintien de l’actuel gouvernement favoriserait le RND en tant que parti du Premier ministre. A ses yeux le FLN et le RND avaient remporté par le passé les élections respectivement sous le gouvernement de Belkhadem et d’Ouyahia. Toujours est-il que jusqu’au jour d’aujourd’hui, aucune voix autorisée n’a daigné s’exprimer sur la question, étant entendu, que dans ce cas de figure, seul le chef de l’Etat est en mesure de trancher. Lors de son passage sur les ondes de la chaîne 3, le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, s’est dit disposé à faire tout son possible pour garantir un déroulement serein du prochain scrutin. Aussi, il a précisé vouloir faire en sorte que le pouvoir «ne soit pas montré du doigt» dans un contexte international et régional marqué par des élections considérées comme transparentes. Le ministre avait même évoqué les cas égyptien, tunisien et marocain. En outre, la réforme qui a touché le régime électoral ne semble pas avoir convaincu la classe politique.

Alors que les pouvoirs publics se targuent d’avoir innové en la matière en conférant au pouvoir judiciaire la faculté de contrôler les élections, beaucoup de partis concernés restent sceptiques, considérant que le problème est ailleurs. Outre qu’il revendique un contrôle international massif et qualifié, le président du RCD, Saïd Sadi, soulève la question du fichier électoral. Selon lui celui-ci compterait environ 3 millions de noms supplémentaires. Ce qui constitue à ses yeux un gisement de voix pour les fraudeurs. L’Exécutif, certainement pour cette fois-ci, voudra donner des gages à l’opposition sachant que le boycott ou la défection de l’électorat est de nature à porter préjudice au crédit de l’Algérie. Ira-t-il jusqu’à accéder à cette demande de l’opposition en sacrifiant le cabinet Ouyahia ? Seuls les prochains jours nous le diront.

Par : LARBI GRAÏNE