Changement d’activité pendant le ramadhan , De la chaussure à la crème pâtissière !

Changement d’activité pendant le ramadhan , De la chaussure à la crème pâtissière !
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Alger, samedi 27 juin 2015. Il est 16h. Le boulevard Hassiba-Ben-Bouali se réveille d’une paisible sieste. Un craquement de rideau au coin de la rue. Un quadragénaire, baillant et les yeux encore à moitié ouverts, peine à ouvrir son commerce. Un jeune du quartier l’aide finalement à soulever le rideau. Quelques instants après, sa marchandise est dressée sur le présentoir. Sucreries, notamment z’labia et kelbelouz.

Le vendeur, qui a encore du mal à se tirer totalement de sa somnolence, se frotte toujours les yeux. Au-dessus sa tête une enseigne : “Vente de vêtements et de chaussures”. Changement d’activité temporaire. Le mois de Ramadhan oblige, la nature du commerce s’adapte aux frénésies de la clientèle. “Au diable le respect du registre du commerce et les conditions d’hygiène”, lance un citoyen de passage. Les premiers clients passent leur commande. Bientôt une file d’attente se forme. “Patience, patience… Il y a assez de marchandise pour tout le monde”, dit le vendeur afin de calmer les plus impatients.

Difficile. Les uns jouent des coudes, les autres bavent ou presque devant le présentoir. Des tartes aux fruits les “jalousent” sous le soleil tapant qui fait fondre la crème pâtissière. Un père de famille en veut une dizaine. Quitte à passer aux urgences après la rupture du jeûne. S’il y a assez de kelbelouz pour tous, ce n’est visiblement pas le cas pour les fameuses tartes exposées à la poussière. Un autre client réclame la même quantité alors que d’autres craignent de ne pas avoir de quoi faire plaisir aux enfants et à madame. Une petite dispute éclate. Le marchand de chaussures, qui propose occasionnellement des sucreries pendant le mois de carême, menace de baisser le rideau.

Un client qui jurait un instant avant, qu’il n’existait pas sur la place d’Alger un commerce proposant de pareilles douceurs ramadhanesques, se retourne contre le vendeur et lui fait savoir que le kelbelouz et la zlabia, ce n’est pas ce qui manque dans la capitale. Pendant ce temps, la crème pâtissière continue à fondre sous la chaleur estivale. Non loin, à quelques mètres du marché Clauzel, une autre enseigne, un autre commerce…

M. M