Le patron de l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) considère que les Etats-Unis doivent se retirer de l’accord de Paris sur le climat. «L’accord de Paris est quelque chose que nous devons vraiment examiner de près», a déclaré Scott Pruitt, sur la chaîne Fox, avant d’ajouter: «Les Etats-Unis doivent en sortir, selon moi», estimant que cet accord – adopté par 195 pays en décembre 2015 – était «une mauvaise affaire pour l’Amérique».
Il a relevé que la Chine, plus important émetteur de CO2 de la planète, et l’Inde, également un gros pollueur, n’avaient «aucune obligation dans le cadre de cet accord jusqu’à 2030», déplorant que «les Etats-Unis – deuxième plus grand émetteur de gaz à effet de serre-subissent tous les coûts sans délai». L’administration Trump a fait savoir qu’elle examinait sa position sur le changement climatique et la politique énergétique sans, pour l’instant, indiquer si elle comptait respecter la promesse de campagne du candidat Trump «d’annuler» la participation des Etats-Unis à l’accord de Paris.
M. Trump a indiqué fin mars qu’il prendrait position «d’ici fin mai».Le sujet divise les conseillers du président républicain. Son stratège Steve Bannon, un nationaliste économique dont l’influence paraît faiblir, prône un retrait à l’instar de M. Pruitt tandis que le secrétaire d’Etat Rex Tillerson, ex-P-DG du géant pétrolier ExxonMobil, est partisan d’un maintien. La précédente administration s’était engagée à Paris à ce que les Etats-Unis réduisent leurs émissions de CO2 de 26 à 28% d’ici 2025, par rapport au niveau de 2005.
Pour ce faire, le président Barack Obama avait notamment donné par décret autorité à l’EPA pour contraindre les centrales électriques à charbon de réduire leurs émissions de CO2. Mais son successeur est revenu sur ces mesures, demandant à l’EPA de les réexaminer. En mars, M. Pruitt avait pris le contre-pied du consensus scientifique mondial en estimant que les émissions de CO2 n’étaient pas un facteur déterminant dans le changement climatique.