Le pays n’est pas doté d’une place boursière à la hauteur de ses ambitions
Le blason doit être redoré. Le marché financier national doit atteindre une capitalisation boursière de 40 milliards de dollars avec 150 sociétés cotées en Bourse pour correspondre à la taille réelle de l’économie nationale.
Le système financier algérien est archaïque. Il a fait le bonheur des affairistes et des spéculateurs de tout poil. La «chkara» fait des ravages. L’économie nationale repose sur un matelas financier de près de 200 milliards de dollars sans que le pays ne soit doté d’une place boursière digne de son nom, à la hauteur de ses ambitions.
Un comble! Le marché financier national est à l’état embryonnaire. Comment le rendre attractif? C’est ce à quoi se sont attelés des experts de la finance venus d’horizons divers. Le verdict est sans appel. Le chantier est titanesque. L’affaire est loin d’être dans le sac. Le marché algérien doit atteindre une capitalisation boursière de 40 milliards de dollars avec 150 sociétés cotées en Bourse.

Ce sont les conclusions d’une étude sur la réforme du marché financier algérien menée conjointement par la Cosob, la Bourse d’Alger et le Pnud (Programme des Nations Unis pour le développement). «L’ordre de grandeur du marché algérien, comme objectif cible, devrait atteindre une capitalisation boursière de 40 mds de dollars avec 150 sociétés cotées en Bourse et un taux de rotation annuel de 10%, soit 4 mds de dollars», a indiqué une source proche de la Cosob (Commission d’organisation et de surveillance des opérations de bourse). «Ce montant de capitalisation boursière devrait correspondre à la taille réelle de l’économie algérienne, dont le financement est supporté actuellement par les banques, le budget de l’Etat ainsi que par le recours aux avoirs du Fonds de régulation des recettes, alimenté par les recettes supplémentaires de pétrole», a ajouté la même source citée par une dépêche de l’APS. Quel est actuellement l’état des lieux? Avec seulement trois entreprises cotées (Alliance assurances, Aurassi et Saidal), la capitalisation de la Bourse d’Alger s’est élevée à la fin de l’année 2012 à peine à 13,3 milliards de DA soit l’équivalent de 179 millions de dollars. Une situation qui montre tout le chemin qui reste à parcourir pour que l’Algérie puisse se doter d’un tel «outil». La barre est trop haute. Il faut donc la revoir à la baisse. Que proposent les rédacteurs de cette enquête? Il a été proposé de retenir comme objectif, dans cinq ans, le quart de cette capitalisation boursière, soit 10 mds de dollars, ce qui représente environ 5% du PIB de l’Algérie» soulignent-ils dans leur rapport. «Pour atteindre cet objectif à moyen terme, il est nécessaire d’introduire 38 sociétés en Bourse avec le montant d’un milliard de dollars négocié par an…» précise de son côté la Cosob.
Une réforme s’impose pour y parvenir. Qu’exige-t-elle? Dans un premier temps, l’introduction d’une dizaine de sociétés chaque année, pour un volume d’opérations de l’ordre de 500 millions de dollars. La seconde recommandation consiste à inciter un engagement d’actions sur l’offre et la demande du marché essentiellement par des exonérations fiscales pour les entreprises cotées en Bourse et leurs actionnaires.
L’amélioration des conditions de fonctionnement du capital risque. Ce vecteur de la réforme comprend entre autres la diversification des produits financiers, les produits immobiliers qui seront émis par des sociétés d’investissement…indiquent les concepteurs de cette étude.