Les ambassades occidentales, notamment celles des Etats-Unis, de la France et de la Grande- Bretagne, dans leurs prévisions de voir les islamistes gagner les élections législatives, et former, de ce fait, le premier gouvernement islamiste de l’Algérie post-indépendante, multiplient les contacts avec les principaux partis de cette mouvance.
Aussi, Alger établit-elle des dispositions politiques et sécuritaires pour «baliser» les interventions directes des ambassades occidentales dans la vie politique nationale, et pour «garantir le maximum de sécurité» aux ambassadeurs occidentaux en déplacement hors d’Alger. Des «orientations» auraient été données pour «abaisser» au maximum que des contacts soient établis et qui auraient pour conséquence de s’incruster ostensiblement dans la vie politique des partis.
Comme elles l’ont fait en Égypte, en Syrie -au tout début de la crise-, et en Tunisie; les ambassades occidentales tentent de nouer des contacts «directs» et prééminents, avec des «têtes d’affiche», qui présentent les profils de futurs membres du gouvernement islamiste. Selon nos sources, des «orientations» sécuritaires auraient été aussi données aux ambassades pour «sécuriser leurs déplacements hors de la Capitale».
Ainsi, les ambassades seront tenues de présenter par écrit aux services concernés du ministère algérien des Affaires étrangères la destination de leur déplacement afin que «l’itinéraire soit sécurisé au maximum ». Mais, plus que les déplacements, ce sont les contacts, prodromes à des incursions malvenues dans la vie politique du pays, qui indisposent Alger.
Il y a quelques jours, le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, avait indiqué, à Alger, en réponse à une question sur un contact de l’ambassade américaine à Alger avec des représentants de la société civile pour la tenue d’une rencontre avec la secrétaire d’État américaine, lors de sa récente visite en Algérie, que le ministère «n’en a pas été informé». Ould kablia a été plus clair: «Nous facilitons les libertés des citoyens», mais a précisé que ces contacts «peuvent être composés de partis, d’associations et même de citoyens ordinaires n’ayant aucun rapport avec les associations».
Ould Kablia n’a pas omis de faire remarquer qu’«il n’existe pas de loi sanctionnant » un contact avec la société civile ou les partis politiques au niveau des ambassades, et que c’est là «une question à poser au ministre des Affaires étrangères et non au ministre de l’Intérieur». À décrypter avec le maximum de modération…
F.O