Le président de la chambre de commerce et d’industrie Soummam à Béjaïa, Abdelkader Hocini, a décidé de saisir le ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement sur le déficit de l’offre foncière notamment industrielle.
Il a expliqué dans son courrier au ministre que la problématique du foncier industriel se pose avec acuité dans la wilaya de Béjaïa et qu’elle bloque, de facto, tout projet d’investissement.
Et avec la persistance de cette problématique, c’est beaucoup de projets, qui risquent d’être ajournés, voire même d’être délocalisés dans des régions, moins exposés à ce genre de problème : la rareté du foncier. M. Hocini a indiqué dans sa lettre que plusieurs promoteurs sont en quête d’assiettes de terrain pour soit réaliser des projets nouveaux ou réaliser des extensions susceptibles de générer des ressources financières à la collectivité locale. Sachant, a-t-il indiqué, que le gouvernement espère créer à brève échéance, en 2015, un million de PMI/PME, qui sont estimées aujourd’hui à environ 650 000.
Toutefois, pour atteindre cet objectif, le président de la CCI Soummam explique qu’il faut impérativement réduire l’écart entre l’offre et la demande du foncier industriel, une vraie contrainte à l’investissement. Le projet exige en outre de réunir plusieurs conditions en tête desquelles «le rétablissement de la confiance entre les pouvoirs publics et les opérateurs économiques». Celle-ci passe, a-t-il poursuivi, par l’amélioration de l’environnement de l’entreprise et en mettant un terme à l’inflation des textes et en améliorant l’accès aux crédits bancaires et mettre la réglementation en adéquation avec les standards internationaux. Le président de la CCI Soummam, qui fait allusion aux banques publiques, ne devrait pas perdre de vue le fait que les responsables de ces établissements n’ont pas les coudées franches ; l’épée de Damoclès pouvant toujours s’abattre sur leurs têtes.

Le président de la CCI Soummam réclame en outre l’éradication du marché informel et la mise en place de mécanismes pour son intégration dans le circuit officiel et insiste sur la «dé-bureaucratisation» de l’acte d’investir. Il faut, pour ce faire, procéder à l’augmentation de l’offre foncière industrielle, de façon à la rendre librement accessible aux promoteurs. Et cela ne sera possible, selon lui, que grâce au développement de nouvelles zones industrielles. Il faut notamment sensibiliser les collectivités locales sur cet enjeu que constitue ce nouveau projet de zone industrielle et amener les opérateurs économiques à se mobiliser autour des opportunités d’investissements.
Il en profitera dans la foulée pour s’interroger sur le sort, réservé au projet de deux nouvelles zones industrielles dans la wilaya de Béjaïa, prévues respectivement à El-Kseur Fenaïa-Ilmaten et Boudjellil. Projets, qu’ils espèrent voire intégrer dans des espaces d’appui aux entreprises comme les banques, les stations d’épuration, des hôtels, etc. C’est surtout ce qui avait manqué dans les anciens sites ayant abrité les zones industrielles et d’activités. Ainsi, la ZAC de Taharacht, qui compte sur ses quelque 50 ha de terrains, des entreprises leaders à l’instar de Général Emballage, Soummam, Danone, etc., il n’y a aucune banque de prévue alors que des sommes colossales y sont échangées quotidiennement.
Et pour faire face à cette crise du foncier, qui compromit y compris l’implantation d’équipements publics, M. Hocini a réclamé la mise en place d’une vraie politique de l’investissement, source de richesses et génératrices d’emplois. Il s’agit, selon lui, de mettre à exécution l’instruction du Premier ministre autorisant les autorités locales à proposer des terrains du foncier agricole, qui soit à faible rendement, a-t-il précisé.
Salim Aït-Sadi