L’ambiance était algérienne à 100% dans la maison de Djamel, l’oncle de Rafik Fergague qui a servi de guide le temps d’un jour heureux, au sélectionneur des Verts, Vahid Halilhodzic. Autour d’une table bien garnie de thé et de gâteaux en tous genres, la présence de Mohamed Chalali a créé l’événement au sein de la communauté algérienne d’Aberdeen. Ils étaient plus d’une vingtaine à parler de l’Algérie et de son football qui les passionne autant.
«Pourquoi les clubs en Algérie sont endettés et continuent à acheter des joueurs chers ?»
Des plus anciens aux plus jeunes, nos compatriotes s’étaient réunis pour honorer Momo Chalali qui leur fait honneur chaque semaine dans les stades écossais. La discussion s’est faite avec beaucoup de bruits et d’éclats de rire, dans une ambiance que seuls les Algériens savent animer. Certains avaient envie de crier leur rage de voir les clubs algériens avancer à petits pas, alors qu’ils ont la certitude que le pays pullule de talents. C’est le cas de Youcef qui n’a pas compris pourquoi certains clubs endettés jusqu’au cou continuent à payer des salaires excessifs. «C’est quoi cette gestion qui les autorise à faire cela ?», s’interroge-t-il.
Chalali dans la pure ambiance de thamourt
D’autres se rappellent le bon vieux temps de la réforme et ses bienfaits pour le football algérien. Chalali, qui ne parle pas encore bien l’anglais, se contente d’écouter et de humer l’ambiance de «thamourt». «On ne trouvera cette ambiance nulle part ailleurs !», se réjouit le joueur d’Aberdeen, tout heureux de s’offrir aux flashs des compatriotes qui crépitaient de partout dans le salon. Chalali oublie sa fatigue et se joint à la discussion en donnant son avis sur tout. Tantôt en français, tantôt en kabyle, Chalali ne résiste pas à la tentation, faisant marrer tout le monde par un sens de l’humour déjanté.
«Quand Chalali m’a téléphoné pour me dire qu’il me chargeait de servir de guide pour Halilhodzic, j’avais du mal à le croire»
Mais la curiosité de la soirée, c’était incontestablement Rafik Fergague qui a eu l’insigne honneur de ramener V. H. dans sa voiture. L’air détendu, il se lance : «Mardi, Momo m’a appelé pour me dire qu’il avait une mission impossible pour moi. Je ne pouvais pas imaginer que ça allait être de cette importance. Moi qui regardais Halilhodzic à la télé et dans les journaux, me voilà sollicité pour lui servir de chauffeur et de guide pendant son séjour. Sincèrement, j’avais du mal à dormir tellement je ne réalisais pas bien. La veille, j’avais même pensé à louer une Mercedes pour être à la hauteur. J’avais un peu honte de l’accueillir dans ma 307 toute sale de surcroît !», raconte-t-il entre deux boutades lancées par ses amis.
«Dans le véhicule, Halilhodzic s’est assis à droite, croyant que c’était le côté passager !»
Arrive alors le jour J. «Ma fille m’a réveillé vers 5h du matin. Elle n’avait pas à insister, car je dormais à moitié à cause de Vahid. Me voilà donc stressé devant la sortie des arrivés à l’aéroport. Il sort et je lui serre la main en me présentant. Il me suit vers le parking. Arrivé devant la voiture, Vahid s’est mis du côté droit, comme s’il voulait conduire. Par politesse, je lui ai tendu les clés de la voiture en lui demandant s’il voulait conduire. Là, il s’est rendu compte qu’il était en Grande-Bretagne et me dit : «C’est toujours bizarre dans ce pays !»
«Vahid m’a dit que les Algériens parlaient trop»
Par la suite, on s’est dirigés vers l’hôtel Hilton où il m’a invité à manger avec lui. «C’était un moment magique de me retrouver devant l’entraîneur des Verts. Incroyable ! Je crois que je ne réalise par encore totalement d’avoir été avec lui toute la journée, d’être installé à ses côtés dans les tribunes officielle du stade, d’avoir dîné avec lui et, surtout, d’avoir posé toutes les questions qui me brûlaient les lèvres au sujet de l’EN. J’avais peu de chances d’avoir des réponses de la part de Vahid qui paraît un peu froid et peu bavard. Mais une fois lancé, Halilhodzic m’a tout dit sur l’EN, absolument tout», se vante Rafik le guide suprême de V. H. De quoi ont-ils parlé ? «Chut ! Je ne peux rien dire à ce sujet, car Vahid m’a dit que les Algériens parlaient trop ! Je voudrais lui prouver le contraire», a rigolé Rafik Fergague le veinard.