Un Mohamed Chalali mature, conscient de l’importance de la tâche qui attend son équipe et plus que jamais capitaine, au sens noble, de cette vaillante sélection U23, qui a répondu à toutes nos questions.
– Tout d’abord, félicitations pour cette double victoire face à l’Afrique du Sud et pour vos deux buts et vos passes décisives lors de cette double confrontation. Quel bilan faites-vous du dernier stage que vous venez d’effectuer avec les U23 ?
– Je vous remercie, mais vous savez, ma performance personnelle, si je marque ou je ne marque pas, ce n’est pas important. Ce qui est important dans cette double confrontation, c’est que nous avons créé du jeu, des occasions de but et nous avons marqué face à une grande nation qui est, elle aussi, qualifiée pour le tournoi final. En ce qui concerne le stage, il nous a permis de travailler les derniers détails avant le tournoi final qualificatif pour les JO de Londres, et surtout de travailler la cohésions, ce qui est souvent le point faible d’une équipe nationale avec des joueurs qui jouent dans des clubs différent.
– Pas trop difficile, après une semaine printanière à Alger, de retrouver la glaciale Ecosse ?
– Je vais vous répondre oui et non. Oui je suis content d’être rentré pour voir ma petite famille qui me manquait beaucoup et non je ne suis pas content, car ici en Ecosse, il fait très froid et avec ce changement brutal de climat, je suis tombé malade.
– Cette maladie ne vous fera pas manquer le tournoi pré olympique ? Rassurez- nous ?
– Oui je soigne ma grosse angine sérieusement et je serai d’attaque Incha Allah pour le tournoi préolympique.
– Que pensez-vous des déclarations dithyrambiques de votre entraîneur Azzedine Aït Djoudi vous concernant. A presque chacune de ses déclarations, il souligne votre importance et votre comportement exemplaire et positif envers l’équipe ?
– Vous savez, le football étant un sport collectif, c’est la somme des individualités au service du collectif, qui fait la grandeur d’une équipe. Moi, je ne fais que mon boulot, comme le reste de mes coéquipiers font le leur. Sans l’addition de tous les nombreux talents qui composent ce groupe, et à chacune des lignes, notre équipe nationale ne serait jamais arrivée là où elle est arrivée aujourd’hui. Un footballeur apprend tout au long de sa carrière, alors lorsque je suis en stage avec quelqu’un comme Azzedine Aït Djoudi, je me tais, j’écoute et j’essaye d’emmagasiner le maximum de choses qui me serviront même au club.
– Votre relation avec Azzedine Aït Djoudi est vraiment spéciale. Ne pensez-vous pas qu’elle dépasse celle d’un coach avec son capitaine ?
– Si bien sûr, Azzedine Aït Djoudi est comme un père pour moi. Il a su me mettre en confiance. C’est grâce à lui si je me suis révélé. Nous sommes très proches. Mais il est comme ça avec tous ses joueurs, pas seulement avec moi, c’est ça qui fait qu’il fait l’unanimité.
– Est-ce qu’avec la publication de la liste des convoqués pour le tournoi préolympique, la pression commence à monter ?
– Non ce n’est pas maintenant que la vraie pression va monter. La vraie pression, c’est la veille du match jusqu’à l’avant-match qu’elle sera énorme, mais une fois que le coup de sifflet de l’arbitre annonçant le début du premier match aura retenti, cette pression aura disparu.
– Un avion spécial a été affrété pour vous emmener au tournoi préolympique. Un privilège que même les «A» n’ont pas souvent. Comment interprétez-vous cela ?
– J’interprète cela comme un énorme geste de confiance et une reconnaissance des autorités, vis-à-vis de notre parcours et de notre travail. Cette même reconnaissance et confiance que l’on ressent chez le peuple algérien et les supporters lorsque nous avons rencontré à Blida et Ben Aknoun lors des deux matchs amicaux face aux Sud-Africains. Ca sera à nous de rendre la pareille à tous nos supporters, sur le terrain, lors du tournoi final. Nous devrons nous donner à fond à chaque seconde de chaque match, car nous n’avons pas le droit de décevoir l’Algérie.
– Votre entraîneur d’Aberdeen a dit : «J’aimerai bien retrouver à Aberdeen le Mohamed Chalali de l’équipe nationale algérienne. Rassurez-le, c’est bien le même? Vous n’avez pas de frère jumeau ?
– (Rires). Non je n’ai pas de frère jumeau qui joue en Algérie ou à Aberdeen. Il n’y a qu’un seul footballeur du nom de Mohamed Chalali, et c’est moi. Le problème c’est qu’on ne peut pas comparer mes performances en équipe nationale et en club, car en équipe nationale, je n’ai pas le même temps de jeu, j’en ai discuté avec mon coach et il en est conscient. La balle est dans mon camp et c’est à moi d’optimiser et de saisir les prochaines occasions qui s’offriront à moi.
– Vahid Halilhodzic nous a confirmé lors de la dernière conférence de presse qu’il a animée, qu’il assistera au Maroc à vos matchs lors du tournoi préolympique. Y voyez-vous une chance de l’impressionner ?
– Je ne sais même pas si Halilhodzic me connaît, mais ce que je peux vous dire, c’est qu’on va tellement tous «mourir sur le terrain» pour essayer de qualifier l’équipe nationale aux Jeux olympiques, qu’il nous verra tous sous notre meilleur jour, sur une très belle pelouse, et qu’il pourra avoir une idée réelle du niveau de chacun d’entre nous.
– Si je vous dis : «Objectif Londres 2012 !», vous me répondez quoi ?
– Je vous réponds immédiatement que moi comme mes coéquipiers y croyons, que nous allons jouer nos chances à fond et qu’on a tous à cœur de bien figurer, d’amener la qualification à notre peuple et d’entrer dans l’histoire du sport algérien. Ce tournoi, c’est notre Soudan à nous.
– Un dernier mot ?
– Je voudrais juste remercier nos supporters pour leur témoignage de sympathie lors du dernier match et souligner que nous avons eu la chance dans ces éliminatoires des JO 2012, d’avoir été dirigé par un staff fantastique. Qu’il s’agisse de notre entraîneur, de l’entraîneur des gardiens, du préparateur physique, aujourd’hui nous formons tous une famille et l’un de mes plus grands rêves, c’est que cela se termine par une qualification.
M. B.