Après un silence intrigant, le ministre de l’Energie et des Mines Chakib Khelil s’est enfin décidé a animé hier, au siège de son ministère, une conférence de presse autour du scandale qui a éclaté à Sonatrach et secoué l’opinion publique et son département ministériel.
A ce propos, le ministre affirmera avoir pris connaissance de l’affaire «durant la semaine où les accusés ont été convoqués par la justice». Enchaînant que «tous les éléments portés contre les cadres de Sonatrach sont rapportés par la presse».
Aussi, M. Khelil proclamera que «les managers sont présumés innocents jusqu’à ce que la justice ait tranché». Poursuivant qu’«il faut laisser la justice faire son travail», et que la tutelle s’engage «à fournir des avocats pour défendre ces cadres».
En outre, Chakib Khelil soulignera la nécessité de sauvegarder «l’intérêt de l’entreprise et les droits des accusés à un jugement». Ainsi, pour la gérance des affaires de l’entreprise, des intérimaires ont été désignés pour assurer la continuité de l’entreprise, indiquera le ministre.
A ce sujet, l’intérim du P-DG de Sonatrach Mohamed Meziane, qui actuellement se trouve sous contrôle judiciaire avec le vice-président chargé de la commercialisation, est assuré par Abdelahafid Feghouli vice-président de l’activité «aval» à Sonatrach, que le Conseil d’administration de Sonatrach, a désigné samedi pour assurer l’intérim de la plus importante entreprise du pays.
Le ministre de l’Energie confirmera également que le P-DG de Sonatrach Mohamed Meziane et le vice-président activité Commercialisation Chawki Rahal, ainsi que quatre directeurs sont sous contrôle judiciaire, tandis que les deux vice-présidents chargés de l’Amont Belkacem Boumediene et Benamar Zenasni chargé du Transport, sont actuellement sous mandat dépôt.
Questionné à propos de mauvais fonctionnement du contrôle interne de Sonatrach dans de présumées affaires de malversations financières, portant particulièrement sur des conclusions douteuses de contrats, M. Khelil soutiendra qu’«à l’exception de cette affaire, aucune information n’est parvenue à son département sur d’autres malversations». Le ministre enchaînera pour rappeler que Sonatrach dispose de tous les contrôles nécessaires pour élaborer son audit financier et l’audit de ses projets par le biais de l’Inspection générale du ministère.
Par ailleurs, s’agissant de l’éventuel impact de cette affaire sur la production des hydrocarbures de l’Algérie, Chakib Khelil assurera que «la production des hydrocarbures de l’Algérie n’a pas été affectée». Ajoutant qu’«il y a des gens capables au sein de cette entreprise nationale et 170 projets dont certains dépassent les milliards de dollars sont en cours de réalisation».
Le ministre confirmera à ce sujet les 3 contrats relatifs au 2e appel d’offres à la concurrence national et international pour la recherche et l’exploitation des hydrocarbures seront signés dans l’après-midi avec des groupes internationaux.
Quant à l’impact de cette affaire sur le plan international, Chakib Khelil indiquera qu’«il est difficile d’évaluer les répercussions à court terme» et qu’il faudra donc attendre au moins une année pour voir les conséquence d’une telle affaire.
Pour rappel, l’affaire Sonatrach a éclaté la veille du week-end dernier quand son P-DG Mohamed Meziane, ainsi que 3 des vice-présidents de l’entreprise, ont été inculpés dans une affaire de présumées malversations sur des contrats.
Lynda N. Bourebrab