Le scandale qui a éclaboussé la Sonatrach ne cesse de faire l’actualité. Hier, lors de son intervention sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, le ministre de l’Énergie et des mines, Chakib Khelil est revenu sur cette affaire qui défraye la chronique ces derniers jours.
Le premier responsable du secteur, pour défendre, à sa manière, la gestion de l’entreprise qualifiée par certains analystes de douteuse, laissera dire, qu’ «un cadre c’est un être humain qui peut être attiré vers d’autres intérêts.» Pour lui, et c’est un aveu : le scandale a bel et bien «porté atteinte» à l’image de l’Algérie.
Cela dit, l’invité de la Chaîne III fera savoir, que la gestion de Sonatrach est aussi bonne qu’elle l’a été auparavant : «Ce n’est pas par ce qu’il y a eu une erreur ou des erreurs de la part de quelques cadres qu’on remet en cause la gestion actuelle », soutient-il.
Le premier responsable en charge de ce secteur, afin d’expliquer, tant bien que mal, la genèse de cette affaire, soulignera que c’est avant tout un problème de procédures. Comment? «Il y a des procédures d’appel d’offres.

Il y a le Code des marchés publics. Mais les entreprises économiques ont leur propre code des marchés qui leur permet d’avoir plus de flexibilité, de transparence et d’efficacité. La question qui reste c’est d’améliorer ces procédures pour éviter que les gens qui les appliquent prennent des risques de faire de mauvaises interprétations.
Ce travail est en cours et se fait avec d’autres départements ministériels pour aménager ces procédures», dira le même responsable. Reste que le véritable travail qui doit se faire, selon lui, c’est la formation de tous ceux qui participent dans l’analyse des affaires et dans la prise de décisions.
Et ce, pour la bonne raison que les gens (financiers et ingénieurs) qui participent à cette aventure ne sont pas formés aujourd’hui, dans ce domaine des plus sensibles. « Nous avons mis en place un programme de formation au niveau de l’IAP (institut algérien du pétrole). Une vingtaine de personnes ont été déjà formées dans ce long processus de gestion.»
Cependant, cela ne diminue en rien de la valeur des cadres actuels de l’entreprise : «L’entreprise a des cadres excellents qui font leur travail quotidiennement. Ils sont compétents et compétitifs avec les meilleurs cadres des autres sociétés étrangères.
Ils sont, surtout, appréciés pour leur professionnalisme et leurs capacités non sans susciter la convoitise des sociétés étrangères et même des pays du Moyen-Orient », martèlera-t-il.
Ceux qui disent qu’on a 10 ans de réserves, qu’ils ramènent des preuves Le ministre rejette en bloc les déclarations de certains économistes et autres analystes qui estiment que nos réserves ont une durée de vie qui ne dépasse pas les 10 ans.
Selon lui, l’augmentation de notre quota de production en pétrole dépendra uniquement de la décision de l’Opep et pas de perspectives des réserves ou autres comme le soutiennent si fort ces économistes.
«Si l’Opep, lors de sa réunion de septembre prochain, plaide pour une augmentation de la production, on décidera de revenir au niveau initial; c’est-à-dire une production à raison d’un million quatre cent mille barils par jour.» Seraitelle possible, une telle procédure?
La réponse est affirmative et ce par la réouverture des puits «qu’on avait déduit de Sonatrach à ses associés». Puis encore par le développement des capacités de production dans plusieurs gisements, dont «El Merk avec 100 000 barils/jour vers l’horizon 2012.
À cela, il y a lieu d’ajouter plusieurs nouveaux gisements qui vont être mis en production, entre autres, le pourtour de Hassi Messaoud où «nous avons découvert de nouvelles zones pétrolières que nous sommes en train de développer.»
L’autre argument avancé par le ministre de l’Énergie est celui ayant trait à l’apport des nouvelles technologies. Pour donner plus de poids à ses dires, il citera l’exemple des USA qui en 2 ans ont bouleversé le marché mondial du gaz en pratiquant ces nouvelles technologies de développement de gisements compacts ou des gisements de gaz nonconventionnels il y a deux ans n’étaient pas considérés comme réserves.
Aujourd’hui, avec cette nouvelle donne, les USA n’ont pas besoin d’importer du gaz. Alors que chez nous, soutient Chakib Khelil les gens ont toujours négligé cet aspect quant ils avaient fait des prévisions dans les années 70 et 80. «Ils oublient que les nouvelles technologies apportent beaucoup plus que les efforts d’exploitation.»
Amokrane Hamiche