Chakib Khelil et Farid Bedjaoui défraient encore la chronique

Chakib Khelil et Farid Bedjaoui défraient encore la chronique

Pour ne pas attirer l’attention et éveiller les soupçons, les paiements des acquisitions se sont faits à travers des transferts d’argent qui ont transité par plusieurs comptes, notamment ceux des sociétés de Farid Bedjaoui.

De nouvelles révélations dans l’affaire des pots-de-vin, d’une valeur de 198 millions d’euros, versés par Saipem à Chakib Khelil pour obtenir des marchés en Algérie, émanent du parquet de Milan. A quelques jours de l’ouverture de la première audience prévue pour le 13 mai, le rapport établi par le parquet fait état d’acquisition de biens immobiliers, en l’occurrence des appartements et villas, à Paris et New York. Selon un quotidien italien, l’acquisition de ses biens aurait été financée par une bonne partie des commissions cédées par Saipem pour la signature de contrats en Algérie d’une valeur de 8 milliards de dollars.

Pour ne pas attirer l’attention et éveiller les soupçons, les paiements de ses acquisitions se sont faits à travers plusieurs transferts d’argent qui ont transité par plusieurs comptes, notamment ceux des sociétés de Farid Bedjaoui, domiciliés dans plusieurs pays, selon le rapport du parquet de Milan.

Ainsi, Bedjaoui et Khelil ont acquis en 2010 trois appartements pour une valeur de 28 millions de dollars, en plein centre de New York, sur la 5e avenue. Ceci en plus des achats de biens à Dubai dans le luxueux Emirates Hills.

En outre, les enquêteurs ont fait également état d’acquisitions immobilières en France, précisément à Paris. Il s’agit de trois appartements de luxe et une maison dans laquelle il a été retrouvé des oeuvres artistiques de grande valeur.

En l’occurrence des tableaux de Miro, de Dali, et d’Andy Wahrol. Ceci en plus de la villa aux allures de manoir à Ramatuelle, dans le golfe de Saint-Tropez.

Le rapport du parquet milanais, cite Omar Habour, un «lobbyiste» de haute voltige, dont le compte affiche un solde de 34,3 millions de dollars, dans la banque Audi Saradar de Beyrouth et son avocat d’origine française Yam Attalah comme complices dans ces affaires de blanchiment. Chose que l’avocat de Habour a nié avec force, notamment l’acquisition des appartements de New York.

D’un autre côté, la conclusion du rapport fait état de nombreuses opérations de blanchiment. Dans le détail, le financement de l’acquisition de l’appartement de la 5e avenue à New York, prends son origine dans les commissions versées par la Saipem à l’un des comptes de Farid Bedjaoui, en l’occurrence celui de la société Pearl Partners. Et ce, à hauteur de 1 million d’euros, ponctionné sur les 28 millions.

Ceci étant, les principaux responsables de la société Saipem sont cités dans cette affaire, dont l’ouverture d’audience est prévue dans les prochains jours, en l’occurrence Paolo Scaroni, l’ancien patron d’Eni. A titre de rappel, l’enquête avait révélé récemment l’existence d’un enregistrement entre Paolo Scarani et un de ses collaborateurs Tale Gianni.

La discussion confirme clairement le versement de pots-de-vin à des responsables algériens. Publié dans un journal italien, l’ancien patron d’Eni explique clairement à travers cette discussion téléphonique, qu’il s’était retrouvé, «dans une guerre de factions entre politiciens locaux en Algérie». Il précise par ailleurs que l’éclatement de cette affaire découle d’un différend qui avait opposé Chakib Khelil et l’ex-P-DG de Sonatrach Mohamed Ameziane.

Du côté algérien, une instruction a été ouverte sous l’appellation Sonatrach 2, dans laquelle l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil est également cité. Mais apparemment, la primeur du déballage reviendra au côté milanais.