Le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, a entamé depuis hier une visite de travail de plusieurs jours en Argentine, à l’invitation de son homologue, le ministre argentin de la Planification, des Investissements publics et des Services, Julio De Vido, selon le ministère.
Le développement et le renforcement de la coopération entre l’Algérie et l’Argentine dans les domaines de l’énergie et des mines, notamment la recherche, la production et la commercialisation des hydrocarbures, le phosphate et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, seront les principaux points à l’ordre du jour de cette visite du ministre qui sera accompagné d’une importante délégation, composée de responsables du ministère, du Comena (Commissariat à l’énergie atomique), de la Sonatrach et de Ferphos (Entreprise nationale du fer et du phosphate). Le ministre aura également, au cours de son séjour, des rencontres avec son homologue et de hauts responsables argentins. L’Algérie et l’Argentine ont signé au mois de novembre 2008, à Alger, un accord de coopération pour le développement et l’utilisation pacifique de l’énergie nucléaire, à l’occasion de la visite officielle en Algérie de la présidente d’Argentine, Mme Cristina Fernandez de Kirchner.
L’Argentine a déjà construit un réacteur nucléaire de 1 mégawatt pour le compte de l’Algérie. Il s’agit du réacteur Nour inauguré en 1989 et situé à Draria. La coopération entre les deux pays dans le domaine du nucléaire civil avait commencé avec un accord signé en 1985 qui a abouti à la construction du réacteur nucléaire Nour. La présence dans la délégation de responsables du Commissariat à l’énergie atomique devrait permettre d’accélérer l’application de l’accord sur le nucléaire conclu au mois de novembre 2008 à Alger. L’Algérie, qui a déjà signé des accords de coopération avec la Chine, les Etats-Unis et la France, s’apprêterait à signer d’autres accords avec la Russie et l’Afrique du Sud. Ces différents partenariats préparent l’Algérie à l’étape de la construction de centrales nucléaires dédiées à l’énergie électrique. En effet, l’Algérie se dotera d’une centrale nucléaire tous les 5 ans après sa première centrale, dont l’acquisition est prévue probablement en 2020.
Pour préparer cette étape, un projet de loi sur l’énergie nucléaire ; qui a été soumis au gouvernement pour examen, prévoit notamment la création d’une agence nationale de sûreté et de sécurité nucléaires relevant de l’Etat, qui sera chargée de superviser et de contrôler l’utilisation de l’énergie nucléaire et la mise en place d’une société de développement et de recherche dans le domaine de l’énergie électronucléaire. La présence de l’entreprise Ferphos dans la délégation qui accompagne le ministre est liée sans doute au fait que l’Algérie doit devenir un exportateur important de phosphates dans les prochaines années et l’Argentine constitue un marché important, vu son statut de puissance agricole.