L’information culturelle produite par les chaînes satellitaires algériennes doit s’inspirer de programmes modèles concernant le produit culturel et une nouvelle approche relative au système de l’information culturelle, ont estimé des participants à un séminaire national sur la presse culturelle, ouvert dimanche à Ouargla.
Pour des chercheurs et spécialistes en Sciences de l’information et de la communication audiovisuelles et des sociologues de l’information, les programmes culturels produits par les chaînes algériennes « ne répondent pas à l’attente du public algérien et ne suscitent pas l’animation de la scène culturelle », d’où la nécessité, selon eux, d’élaborer des modèles de programmes et de concevoir une nouvelle approche dans le traitement de ce type d’information.
L’universitaire de Constantine-3, Sakina Abed, a indiqué qu’ « en dépit de la nouvelle ère dans laquelle est entrée la presse algérienne, à la faveur de l’amendement du code de l’information et de l’audiovisuel ayant donné lieu à l’émergence d’une multitude de chaînes satellitaires, celles-ci demeurent incapables de combler la scène culturelle ».
Pour cette enseignante, certains programmes sont traités de manière superficielle, en dépit de leur dimension culturelle authentique et profonde, résultat notamment de « l’absence d’une élite, d’une méthodologie conséquente, et d’un système d’évaluation. »
Elle a suggéré, pour cela, la refonte des stratégies culturelles par des plans axés autour de l’enrichissement des contextes et contenus culturels à travers des programmes modèles du produit culturel, et un positivisme dans le traitement de ce produit.
Dans sa communication intitulée « Le produit culturel algérien dans les chaînes satellitaires et réseaux numériques », Saïd Ayadi, enseignant de sociologie du savoir à l’université Ali Lounici (Blida), a estimé que l’information culturelle « n’est pas une pratique journalistique, mais requiert un certain savoir-faire et une maîtrise de lecture de l’anthropologie culturelle de la société algérienne et des autres communautés. »
« La responsabilité d’une régression dans le domaine pèse donc entièrement sur les épaules des responsables des chaînes satellitaires algériennes censés baser leur travail sur l’information culturelle et d’être conscients de présenter un produit culturel algérien authentique devant permettre au citoyen d’acquérir une culture citoyenne positive », a souligné l’intervenant.
M. Ayadi a estimé nécessaire, à ce titre, la formation permanente du journaliste, ceux concernés par le domaine culturel plus particulièrement, car, a-t-il dit, « (c’est le) seul moyen garantissant la sécurité et l’immunité culturelles. »
Cette rencontre, de deux jours, s’assigne, entre autres objectifs, l’examen du produit culturel présenté par les chaînes satellitaires algériennes à la lumière des nouvelles études et recherches, en vue de promouvoir le produit information culturelle et le hisser au diapason des grands défis auxquels fait face la culture algérienne, selon les organisateurs de la rencontre.
Les participants, des universitaires issus de différentes institutions du pays et des gens de la presse, devront également examiner les thèmes liés à « l’impact des mutations de la presse en Algérie sur le traitement de l’information culturelle », « la rubrique culturelle dans le produit informationnel des chaînes satellitaires » et « les économies de l’information culturelle ».
Les présents à la rencontre devront également se pencher sur les voies et moyens modernes permettant de traiter le patrimoine culturel national et de mettre en exergue les capacités créatrices dans la présentation de l’information culturelle.