Chadli Bendjedid revisite son parcours de combattant dans un livre au ton serein et sans rancœur

Chadli Bendjedid revisite son parcours de combattant dans un livre au ton serein et sans rancœur

Les mémoires du défunt président Chadli Bendjedid sont sorties des presses de l’imprimerie et se trouvent désormais au niveau de l’éditeur, Casbah Edition, qui va s’atteler les distribuer. Mais d’ores et déjà dix premiers exemplaires, avec une reliure spéciale ont été remis par l’éditeur à la famille de l’ex président.

A partir du 1er novembre, le livre sera disponible dans toutes les librairies pour un prix de 950 dinars. Le choix de la date du premier novembre n’et pas fortuit. C’est le choix du président défunt qui aurait souhaité dédicacer lui-même les premiers exemplaires. Hélas, le destin en a décidé autrement.

Mais le décès de l’auteur, qui repose désormais au carré des Martyrs d’El Alia, n’enlève rien au mérite de ce livre qui constitue incontestablement l’évènement éditoriale de la rentrée. C’est une première en Algérie qu’un président de la république publie ses mémoires.

Le livre, pour revenir à son contenu, couvre 50 ans des parcours du président Chadli, c’est-à-dire de 1929 date de sa naissance à Sebaâ, dans l’actuel wilaya de Tarf, jusqu’à 1979, au moment où le destin la propulsé aux commandes du pays.

Sur 332 pages, le livre se décline en douze parties : 1-« mes origines », 2- « prise de conscience 1945-1954 », 3- « les années de braise 1954-1956 », 4- « le congrès de la Soummam et la base de l’Est », 5-« le complot des colonels », 6-« l’état major général », 7-« les premiers prisonniers après l’indépendance »,8- « le redressement de juin 1965 », 9- « la deuxième région militaire », 10- « les relations avec le Maroc », 11- « souvenir de voyages » , 12 « Boumediene tel que je l’ai connu ».

Le lecteur en parcourant ce livre est conviée à une plongée dans la Révolution Algérienne pour découvrir à la fois les hommes et les évènements qui l’ont structurée. Dans le dernier chapitre, Chadli insiste beaucoup sur le président Boumediene en parlant de leur première rencontre, de leurs rapports pendant la Révolution et au moment de l’exercice du pouvoir.

Dans ce passage qui clos ce livre on sent chez l’auteur un souci de rétablir la vérité par rapport à ses relations avec El Houari. « Des relations de confiance et d’amitié », écrit Chadli qui se laisse même aller à certaines petites confidences et anecdotes. Le livre de Chadli va incontestablement constituer une pièce majeure dans le cadre de la réappropriation de la mémoire de la Révolution Algérienne.

Et loin de tout narcissisme, qu’il reproche à beaucoup de responsables qui se sont mis à l’épreuve de l’écriture de leurs mémoires, Chadli a choisi de s’effacer derrière les évènements.  Cependant, les lecteurs, sensibles aux révélations fracassantes sur la Révolution et ses tragédies, seront un peu déçus, car la style et le ton , qui correspondent au caractère de l’homme, sont plutôt conciliants, loin des versions présentant la Révolution de novembre 1954 comme une course au pouvoir entre les chefs historiques. Et loin aussi de toute volonté de régler des comptes.