Chabane Ouahioune inhumé à Tassaft Ouguemoune

Chabane Ouahioune inhumé à Tassaft Ouguemoune

L’écrivain et chroniqueur Chabane Ouahioune, décédé lundi à l’âge de 94 ans, a été inhumé mercredi dans le cimetière de son village natal à Tassaft Ouguemoune, dans la commune d’Iboudrarène relevant de la daïra d’Ath Yenni (Tizi Ouzou).

L’enterrement s’est déroulé en présence des autorités locales à leur tête la directrice de la culture Nabila Goumeziane, le président de l’assemblée populaire communale de Tizi Ouzou, Ouahab Aït Menguellet, ainsi que des artistes, cinéastes et hommes de lettres qui ont tenu à rendre un dernier hommage au défunt.

Mme Goumeziane qui a transmis les condoléances du ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi, et du wali de Tizi Ouzou, Brahim Merad, à la famille Ouahioune a déploré « la perte d’une plume dont la grandeur réside dans sa modestie et sa simplicité ».

Le cinéaste Ali Mouzaoui a évoqué « un homme observateur qui avait un attachement particulier à l’environnement et qui a su entretenir et communiquer cet équilibre harmonieux reliant l’Homme à sa nature ».

Pour sa part, Sadek Aït Hamouda, écrivain et journaliste qui avait côtoyé le défunt, a cité, en guise d’hommage, une citation de Kateb Yacine « Je suis l’homme d’un seul roman » et Chabane Ouahioune « est l’homme de huit (08) romans et sa disparition est une grande perte », a-t-il estimé.

Avant d’être romancier, témoigne l’universitaire Hassan Helouane, Dda Chabane était « l’écrivain public de toutes les femmes de son village qui menaient des démarches pour obtenir leur retraite ». Il était l’intellectuel qui est resté à la disposition du village et des villageois, a-t-il fait remarquer.

Né le 22 avril 1922 à Tassaft Ouguemoune, Chabane Ouahioune avait étudié au début des années 1940 à l’école normale d’Alger. Après l’obtention du baccalauréat, il a fait des études en droit et a obtenu sa licence en 1949. Lorsqu’il était étudiant, il avait fait la connaissance de Mouloud Mammeri qui lui avait inculqué l’amour de la littérature. Il était le premier à lire le manuscrit de « La Coline Oubliée », premier roman de Mammeri.

Ouahioune édita son premier roman « La Maison au bout des champs », trois ans après sa rencontre avec Mammeri, puis s’en suivirent « Les conquérants au parc rouge », « Tiferzizouith ou le Parfum de la melisse », « Parmi les collines invaincues », « Ce mal des siècles », « Itinéraires brûlants », « Randonnée avec Aït Menguellet » et « L’Aigle du rocher ».

Chabane Ouahioune avait également publié plus de 500 chroniques dans la presse écrite nationale.

Un hommage appuyé avait été rendu, hier mardi, à Chabane Ouahioune à travers une exposition de son oeuvre et de son parcours à la maison de la culture Mouloud Mammeri.