Hier, l’opération d’enlèvement des panneaux ayant servi à l’affichage des listes des candidats pour les élections législatives du 10 mai battait son plein à Alger et dans les autres wilayas du pays.
Les travaux, pas toujours aisés (défoncement de chaussées…), n’ont pas été menés par les partis politiques ou les candidats qui les ont utilisés mais par les Assemblées populaires communales (APC) et les Epic (entreprises de wilaya), donc aux frais du contribuable. Combien coûte un panneau et combien coûte l’opération ? Y a-t-il eu utilisation de panneaux ayant servi à de précédentes élections (amortissant ainsi leur prix) ou s’agit-il de nouveaux panneaux achetés en puisant dans les caisses de l’Etat ?
Ce sont, en moyenne, 200 panneaux en ferronnerie qui ont été installés dans chaque commune pour la campagne électorale entrant dans le cadre des élections législatives du 10 mai. Au niveau national (l’Algérie compte 1541 communes), une opération de multiplication révèle l’installation de plus de 300 000 panneaux au niveau national. Quant au prix unitaire de chaque panneau, celui-ci est, selon une source au fait du dossier, d’environ 2 500 DA.
Ce qui permettrait de conclure que ce sont, environ, 80 milliards de centimes dépensés rien que pour les panneaux en ferronnerie destinés à accueillir les affichages des candidats. «Le chiffre n’inclut pas les frais engagés dans la remise en l’état de la chaussée (chaussée défoncée lors de l’installation des panneaux), ni la rémunération des travailleurs mobilisés pour leur enlèvement et encore moins le carburant nécessaire à leur transport», ajoute la source.
L’utilisation de panneaux ayant servi à de précédentes élections pourrait amortir les coûts financiers. «C’est vrai, mais, il faut le noter, un nombre élevé de panneaux utilisés dans de précédentes élections a été entreposé dans des lieux exposés à des facteurs climatiques qui ont provoqué la rouille sur ce matériel», répond la source. » Un gâchis à ciel ouvert « , commente la source. Les panneaux utilisés pour les élections législatives du 10 mai connaîtront-ils le même sort ? On le saura lors des prochaines élections annoncées pour novembre de l’année en cours.
L’affichage anarchique,une autre histoire
Ce n’est pas tout puisque le contribuable devra, également, et malgré lui, payer pour l’enlèvement d’affiches collées, de façon anarchique, sur les murs, pylônes,…
«C’est vrai que pour les élections législatives du 10 mai, cette anarchie a été moindre comparativement à de précédents rendez-vous électoraux, mais ça ne s’explique pas seulement par un sursaut de civisme», selon la même source. «Contrairement à de précédents rendez-vous électoraux, l’Etat n’a pas subventionné, cette fois, la confection des affichages au bénéfice des partis politiques et candidats en lice.
Ces derniers ont, pour cette raison, mis la main à la poche pour la confection d’affiches et ont limité, au maximum, leurs dépenses puisque ce n’est pas le contribuable qui paye cette fois», poursuivra notre interlocuteur.
Dans de précédentes élections, les partis politiques subventionnés pour la production d’affiches étaient tenus de présenter des factures pour ces dépenses. «Ce qui pourrait expliquer l’affichage anarchique utilisé par certains partis politiques pour justifier les factures», précise-t-il.
M. A.