Cette datte qui bloque à l’export

Cette datte qui bloque à l’export

Transparence. Le troisième Salon international de la datte s’est ouvert, samedi dernier, à Biskra. Deux de nos ministres ont fait le déplacement à cette occasion. Le ministre de l’Agriculture, Abdelkader Bouazgui, et celui du Commerce, Mohamed Benmeradi. C’est dire tout l’intérêt qu’accorde le gouvernement à la production de la datte dans notre pays. Et pour cause. Avec un million de tonnes annuellement, l’Algérie est, selon la FAO, le 4ème producteur mondial de dattes après l’Egypte, l’Iran et l’Arabie saoudite. Ce sont 19 millions de palmiers plantés sur une superficie de 167.000 hectares qui permettent cette production avec ses 360 variétés de dattes dont la plus importante et la plus appréciée est la célèbre Deglet Nour. De cette place de producteur mondial nous reculons à la 9ème place des pays exportateurs de dattes. Il y a comme un défaut. Oui, car nous exportons 3% seulement de notre production. C’est-à-dire 30.000 tonnes/an. Où se situe le «noeud»? Quand on sait que c’est la Tunisie qui est le premier exportateur mondial de dattes avec une production quatre fois moins que la nôtre. Il y a forcément un «goulot d’étranglement» quelque part. Loin de nous l’idée d’accréditer la thèse fort répandue des achats en vrac de notre production par des étrangers au prix de 3 euros le kilo pour la revendre, une fois bien conditionnée et bien présentée, entre 15 et 25 euros le kilo sur le marché international. Force est de constater, cependant, que c’est à ce niveau de conditionnement qu’il faut chercher la faille. Tout au moins une partie de la faille. Car d’autres informations font état d’un lobby étranger qui bloque les exportateurs algériens de la datte vers l’Europe. D’ailleurs, c’est une des raisons qui a poussé nos producteurs à participer en masse, en 2015, à la Foire internationale de l’agroalimentaire de Djakarta (Indonésie). Une participation qui a aussitôt produit des effets puisque de nombreuses opportunités d’exportations de nos dattes vers le marché asiatique ont été exploitées, notamment en Malaisie et en Indonésie. De ce fait, le problème n’est pas dans la production. Il est exclusivement dans le processus d’exportation. Ceci se confirme par la Tunisie qui exporte plus de 40% de sa production alors que nous exportons seulement 3%. Rappelons qu’il y a quatre grandes étapes qui sont: la production, la transformation, le conditionnement et l’exportation. A chacune de ces étapes il y a une organisation, une régulation et des normes à respecter. A chacune de ses étapes il y a des correctifs et une mise à niveau à apporter. Des efforts qui valent vraiment la peine pour augmenter nos ressources financières. Abdelkader Bouazgui a bien précisé que la valeur des 30.000 tonnes que nous exportons annuellement est de 40 millions de dollars. Il a ajouté que cette valeur pouvait être «décuplée si l’Algérie parvient à exporter la moitié de sa production». C’est-à-dire 500.000 tonnes. On vous laisse faire les comptes!