C’est le nouveau challenge du gouvernement, Service public : enfin la réforme !

C’est le nouveau challenge du gouvernement, Service public : enfin la réforme !

Extraits de naissance, fiches individuelles, certificats de résidences et photos…

Autant de documents et pièces que le commun des Algériens se doit d’avoir sous le coude, et en quantité suffisante, pour faire face aux éventuelles démarches qu’il aura à accomplir dans sa vie de tous les jours. Et des démarches administratives, il en fait. Permis de conduire, passeport, un stage ou un concours, tout est prétexte à de lourds dossiers. Même pour refaire un document pour lequel vous avez déjà remis une quantité impressionnante de pièces justificatives, il faudra en remettre d’autres pour un duplicata en cas de perte ou de renouvellement. Il faut exactement le même nombre de pièces pour refaire son permis de conduire que le jour où vous l’avez eu pour la première fois. «On vous demande même de refaire le test du groupe sanguin, pensant, sans doute, qu’il se pourrait que vous ayez changé de sang entre-temps», nous livre un jeune devant le guichet d’une daïra, une pointe d’ironie dans la voix. «Papillons, c’est comme ça qu’ils appellent les petits bouts de papiers que vous pouvez trouver un peu partout sur les comptoirs des guichets et sur lesquels sont mentionnées les pièces à fournir pour avoir un document qui, joint à d’autres, servira à en avoir un autre…». Le tout, bien entendu, suivi de la fameuse phrase magique formulée par le guichetier : «Welli Ghedoua» (Revenez demain). Une phrase qui, vu le nombre de fois prononcée en une journée dans divers services publics au niveau national, sonne comme une sentence impactant toute la chaîne sociale, économique et professionnelle des intéressés en passant par leurs chefs de service, leurs chefs de département, leurs directeurs généraux, leurs établissements, l’économie locale, régionale et enfin nationale.



L’effet papillon en somme qui aura pris son véritable sens chez nous. Il se pourrait pourtant que les choses changent. Du moins, c’est là l’un des rôles assignés au tout nouveau ministère, mis en place le mois écoulé et dont l’intitulé se veut donner le cap : ministre auprès du Premier ministre chargé de la Réforme du service public. Pour le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, finis «les procédés archaïques». Cette initiative a été prise au courant du mois de septembre lors de la cérémonie d’installation de Mohamed El-Ghazi à la tête de ce ministère.

Pour le Premier ministre les choses sont simples : l’obstination de l’administration à s’imposer de la sorte est «une erreur».

Cela est d’autant plus vrai que cet archaïsme et la persistance de l’administration à emprunter cette voie, favorisent et continuent de favoriser l’émergence de multitudes de «niches de corruption». Le moins que l’on puisse dire, c’est que le challenge que veut relever le gouvernement n’est pas de tout repos. «La fusion nucléaire aurait été plus simple à mener», selon certaines mauvaises langues…