C’est le 08 mars, et les hommes dans la rue sourient aux femmes. Timide révérence sur une allée chic du grand Alger, blanche Dahlia entre les mains d’une fiancée. La pression d’un jour tombe un échelon plus bas, la fraternité revient vers midi trente quand les hommes offrent une chaise dans un café maure. Souvenirs, souvenirs……C’est la fête et tout le monde y croit !
Dans les administrations surannées, les roses bariolent les bureaux, les fleurs vermeilles surgissent entre les dents. L’appétit, cette grâce divine s’ouvre dans un avare rapidos submergé de mollets gras. Consommer…..le verbe est lui aussi en fête ! Plus on avance vers les quartiers spatiaux, plus la musique tombe dans les oreilles des passants : C’est que chez l’établissement Arts et culture, il y a rendez vous. Rendez-vous avec les « peintres », chanteuses sur les murs, un jour d’hiver. On remonte plus haut, du côté de chez Khalida Toumi, le Palais de la culture se dénude pour être habillé de tableaux couleurs prairie. Cheb Yazid, ne fera pas son allégeance à Alger, il a préféré Blida, villes des roses.
Des noms sonnent nouveaux : Ines, elle chantera pour elles, dans le glacial Riadh El Feth. Y aura tout, même la radio avec l’argent d’Air Algérie. Les mains laborieuses cessent de pétrir l’orge moulu, plus cher qu’avant. Elles gardent leurs jupons à elles et envoient leurs mômes chez l’ordi. De temps en temps une femme parmi la foule, tousse, elle n’est pas entendue à cause de la musique. Grippée sa voix, la gorge d’une battante transfuge est transie.
Bonne fête quand même !
N. L.