Lors d’une récente intervention devant une assemblée, le ministre de l’Industrie, Yahia Bachir, a réaffirmé la nouvelle orientation de l’État concernant le développement de l’industrie automobile en Algérie. Interrogé sur l’avenir de ce secteur stratégique, le ministre a tenu à rassurer l’opinion publique : il n’est plus question de revenir aux anciennes pratiques qui ont longtemps freiné l’émergence d’une véritable filière industrielle nationale.
Devant les élus, Yahia Bachir a clairement écarté le retour aux formules limitées au simple montage de véhicules, ainsi que le « gonflage de pneus ». Selon lui, ces modèles dépassés n’ont ni permis une réelle création de valeur, ni favorisé le transfert de technologie, encore moins l’émergence d’un tissu industriel solide. « Nous ne reviendrons pas à ces pratiques », a-t-il assuré, insistant sur la rupture avec les expériences du passé.
Vers une industrie plus intégrée
Le ministre a expliqué que la nouvelle stratégie repose sur une intégration plus profonde de la production automobile au niveau local. Il s’agit désormais de développer une industrie capable de fabriquer un maximum de composants sur le territoire national, avec un taux d’intégration progressif et mesurable. Cette approche vise à installer durablement le savoir-faire industriel en Algérie, tout en réduisant la dépendance aux importations.
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Cette orientation s’inscrit dans la vision des pouvoirs publics de bâtir une industrie automobile moderne, compétitive et créatrice de richesses. Le développement de la sous-traitance locale, la formation de la main-d’œuvre et l’intégration des PME dans la chaîne de production figurent désormais parmi les priorités affichées du gouvernement.
Un secteur stratégique pour l’économie
Pour Yahia Bachir, l’industrie automobile représente un levier essentiel pour la diversification de l’économie nationale. Elle peut générer des milliers d’emplois directs et indirects, stimuler les exportations à moyen terme, et attirer des investissements étrangers de qualité.
Le ministre a d’ailleurs souligné l’intérêt croissant de plusieurs partenaires internationaux pour le marché algérien, attirés par les nouvelles conditions imposées par l’État.
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Ces conditions, plus strictes, exigent des constructeurs étrangers un engagement réel dans la production locale, à travers des investissements industriels lourds, et non de simples opérations d’assemblage. L’objectif affiché est de construire un secteur robuste, capable de résister aux fluctuations du marché mondial.
Un message de confiance au citoyen
Par cette déclaration, Yahia Bachir a voulu envoyer un message clair aux citoyens : l’Algérie entend bâtir une industrie automobile sérieuse, transparente et durable. Après des années de controverses liées aux anciennes usines de montage, l’État cherche à rétablir la confiance et à démontrer que la nouvelle approche repose sur des bases économiques solides.
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Si de nombreux défis demeurent, notamment en matière d’infrastructures, de formation et de financement, les autorités se montrent déterminées à réussir ce virage industriel. Le secteur automobile apparaît ainsi comme l’un des piliers de la nouvelle stratégie industrielle du pays.
