Veillée d’armes pour plus de 8 millions d’élèves et leurs parents. Chez nous, la rentrée scolaire reste un grand événement, car elle concerne près du quart de la société. Et n’en déplaise à certains, l’école est symbole de réussite sociale. Et chacun de nous souhaite au plus profond de lui-même que ses enfants réussissent leur cursus scolaire et les voir un jour porter la blouse d’un médecin ou d’un ingénieur informatique. Allez comprendre pourquoi ces deux professions spécialement ! Mais cela en a toujours été ainsi dans la tête de nos parents, et aujourd’hui dans la nôtre. Demain, après deux mois de vacances, nos chérubins reprendront le chemin de l’école, du collège ou encore du lycée. Si les enfants sont heureux de retrouver leurs profs et leurs camarades, les parents doivent faire face à une autre épreuve de dépenses. Les prix des affaires scolaires ne sont pas à la portée de tous et pèsent lourd sur le budget familial, ou du moins ce qui en reste après les frais engendrés par le Ramadhan et l’Aïd. C’est dire que la famille algérienne n’a pas terminé ce « triathlon » éprouvant. Financièrement s’entend. La rentrée scolaire a aussi un coût pour les pouvoirs publics. Cette année, pas moins de 40 milliards de dinars lui sont consacrés. Cette rentrée se démarque des précédentes. Avec l’allégement des horaires, les élèves du primaire pourront souffler, et leur cartable pèsera moins de 14 kg. Une nouveauté applaudie par les parents. Mais ce que ces derniers appréhendent le plus, c’est le retour des débrayages des enseignants qui ont déjà annoncé la couleur et brandi la menace de grève bien avant la rentrée des classes. Soyons optimistes et espérons que le dialogue primera, et que les élèves ne seront pas pris en otage. En tant que parents, nous voulons seulement que nos bambins renouent avec la scolarité dans une ambiance sereine qui les incitera à persévérer dans leur conquête du savoir. Et c’est là la principale tâche des enseignants qu’un célèbre poète arabe a failli qualifier de prophètes. C’est à eux qu’incombe cette noble mission, car l’école n’est pas une garderie, mais un temple du savoir. Un temple, lequel en Algérie est ouvert à tous les enfants du peuple.
Nora Chergui