Ces gens-là

Ces gens-là

« Benyoucef Mellouk a été condamné ce lundi matin par la Cour d’appel d’Alger à 4 mois de prison ferme. Cet ancien fonctionnaire de justice était poursuivi pour diffamation par d’anciens ministres, pour avoir cité, sur une liste de faux anciens combattants, les noms de certains de leurs proches. » Voilà ce que l’on peut lire dans la presse algérienne, un homme qui a osé toucher à ces gens-là et dire la vérité puis la faire éclater au grand jour, voit, au final, sa vie anéantie par un procès de 18 ans puis finir en prison… non faut pas toucher à ces gens-là, monsieur.

Faut vous dire monsieur que chez ces gens-là on ne rigole pas monsieur, non on ne rigole pas, on emprisonne ! Faut vous dire monsieur que chez ces gens-là on ne parle pas monsieur, non on ne parle pas, on bâillonne. Faut vous dire monsieur que chez ces gens-là on ne dénonce pas monsieur, non on ne dénonce pas, on collabore. Faut vous dire monsieur que chez ces gens-là, on ne gouverne pas monsieur, non on ne gouverne pas, on contrôle. Faut vous dire monsieur que chez ces gens-là, on n’assume pas monsieur, non on n’assume pas, on fuit. Faut vous dire monsieur que chez ces gens-là, on ne s’explique pas monsieur, non, on ne s’explique pas, on liquide. Faut vous dire monsieur que chez ces gens-là, on ne vote pas monsieur, non on ne vote pas, on fraude. Faut vous dire monsieur que dans le pays de ces gens-là, on n’vit pas monsieur, non on n’vit pas, on survit.

Et puis et puis, Et puis il y a Atika qui tape à la tête comme un soleil et qui les aime pareil que ces gens-là l’aiment, même que je me dis souvent qu’on aura un pays sans ces gens-là et qu’on vivra dedans et qu’il fera bon y être et que si c’est pas sûr, c’est quand même peut-être. Parce que ces gens-là veulent pas, ces gens-là disent comme ça, que ce pays est à eux et non à moi, que je suis tout juste bon à égorger des moutons. J’ai jamais tué de moutons ou alors juste en ai-je mangé, Ou bien j’ai oublié.

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