Des réseaux criminels et gangs de trafiquants ont de plus en plus recours à des femmes, parfois âgées, afin de tromper la vigilance des services de sécurité, qui ont resserré l’étau sur eux. La plupart de ces femmes sont elles-mêmes victimes de la duplicité des trafiquants ou, en situation sociale précaire, se laissent tenter par le gain facile.
C’est ainsi que depuis le début de l’année 2016, plus de 300 femmes ont été interpellées par les services de sécurité dans le cadre d’affaires liées à la grande criminalité.
Selon des bilans des services de sécurité, ces femmes sont impliquées dans le trafic de drogue, le faux et usage de faux, la contrebande, et certaines dans des affaires de meurtre. Au début du mois de janvier, deux femmes et sept hommes ont été arrêtés dans la wilaya d’El Tarf pour détention et commercialisation de stupéfiants et psychotropes.
L’affaire a été élucidée par les gendarmes de la brigade de Drean, qui ont présenté au procureur de la République les neuf narcotrafiquants pour détention et commercialisation de stupéfiants et psychotropes. Les deux femmes ont été placées sous contrôle judiciaire. Ces dernières ont été arrêtées lors d’un barrage sur la route reliant El Tarf à Guelma.
La, les éléments de la brigade locale ont interpellé une personne à bord d’un véhicule léger, en possession de 5 500 comprimés de psychotropes, d’une somme d’argent et d’un permis de conduire falsifié.
Poursuivant les investigations, les gendarmes ont interpellé au village Ain-Allam, commune de Drean, cinq autres complices, dont les deux femmes, qui étaient à bord de deux véhicules légers et en possession d’un kilogramme de kif traité et de 168 comprimés de psychotropes et un couteau. Les trois autres acolytes ont été identifiés et arrêtés au cours de l’enquête.
Les deux femmes étaient utilisées par le réseau pour accompagner les autres complices dans leurs déplacements afin d’acheminer les drogues. Leur rôle était capital car elles tentaient de tromper la vigilance des gendarmes mobilisés sur les routes.
Dans une autre affaire, quatre femmes contrebandières ont été arrêtées à Tébessa. Cela remonte au 28 janvier passé lorsque les gendarmes ont réussi à saisir un lot d’effets vestimentaires et de produits cosmétiques d’une valeur estimée à plus de 170 millions de centimes.
L’interception des quatre femmes, qui accompagnaient un homme, a été effectuée lors d’un barrage sur la route reliant Tébessa à Oum-El-Bouaghi, dans la circonscription communale de Hammamet (Tébessa).
Des femmes avec des cartes grises trafiquées
Les forces de sécurité ont souvent affaire à des femmes récidivistes. C’est le cas des deux femmes spécialisées dans le faux et l’usage de faux et contrefaçon de cachets, arrêtées à Jijel. Lors de cette affaire, les gendarmes ont saisi de nombreux dossiers pour l’obtention de visas, des rendez-vous pour les visas au consulat de France, des fiches de paie vierges, des registres de commerces falsifiés, 26 passeports et 8 200 euros.
Les deux femmes, qui participaient à la falsification des visas, ont été jugées pour faux et usage de faux, contrefaçon de cachets, fausse déclaration et infraction à la législation des changes.
Par ailleurs et dans le cadre d’une enquête ouverte par les gendarmes de la brigade de Settara suite à la plainte d’un un entrepreneur à l’encontre de l’un des mis en cause, propriétaire d’une entreprise privée de prestation de services au centre-ville d’El-Milia, pour contrefaçon de son cachet rond, les gendarmes ont interpellé deux personnes ainsi que le gérant d’une entreprise privée et saisi, en vertu d’un mandat de perquisition, dans son entreprise à El-Milia, 69 imprimés portant des rendez-vous pour visas au consulat de France à Annaba, des CD-Rom, différentes documents officiels portant des cachets et signatures falsifiés, des fiches de paie vierges, des registres de commerce falsifiés, une imprimante scanner, une unité centrale, 26 passeports et la somme de 8 200 Euros.
Ingénieuses, les deux femmes ont choisi d’ « investir » dans la grande criminalité pour gagner de l’argent. Toutefois leur « aventure » a été courte ; les gendarmes enquêteurs ont pu les identifier et les arrêter.
La mère et ses deux fils impliqués dans le trafic de drogue
Le 8 février passé, c’est une mère et ses deux fils qui ont été arrêtés et huit quintaux de kif traité saisis.
L’affaire a été élucidée par les gendarmes du peloton de sécurité routière de Ras-Ain-Amirouche (Mascara), qui ont interpellé, à hauteur du barrage permanent dressé sur l’autoroute Est-Ouest, dans la circonscription communale d’Ain-Amirouche, deux frères et leur mère à bord d’un camion de marque Isuzu et le conducteur d’un véhicule de marque Renault Clio Campus qui leur servait d’éclaireur. La fouille du camion a permis la saisie de 8,45 quintaux de kif traité. Une enquête est ouverte par les gendarmes de Mascara.
Par ailleurs, agissant sur renseignements, les gendarmes de Yellel ont interpellé, le 5 février dernier à hauteur de la station-service située sur le tronçon de l’autoroute Est-Ouest, dans la circonscription de la commune, trois trafiquants de drogue dont une femme, à bord d’un véhicule KIA, en possession de 27 comprimés de psychotropes. En fait, la femme transportait les psychotropes pour tromper les gendarmes.
Quelques jours après cette prise, les gendarmes de Naâma ont procédé à l’arrestation de cinq narcotrafiquants dont une femme, pour trafic de stupéfiants. L’interpellation des mis en cause a eu lieu sur la route reliant El-Biodh à Redjem-Demouche (Sidi-Bel-Abbès), circonscription communale d’El-Biodh. Là, deux narcotrafiquants transportant à bord d’un camion, douze quintaux et quarante kilogrammes de kif traité, dissimulés sous des bottes de foin, ont été appréhendés par les gendarmes.
Un acolyte qui leur servait d’éclaireur au moyen d’un véhicule de tourisme a été également interpellé. Au cours de l’enquête, deux autres trafiquants dont une femme ont été interpellés, tandis que deux autres identifiés demeurent activement recherchés.