Cerveau: Les 30 neurones qui contrôlent la douleur localisés

Cerveau: Les 30 neurones qui contrôlent la douleur localisés

Cette découverte peut ouvrir la voie à la mise au point d’un traitement atténuant les symptômes de patients souffrant de douleurs pathologiques…

Si vous n’avez pas mal, vous pouvez remercier cette trentaine de petits neurones situés dans votre cerveau, dans l’hypothalamus précisément. Cette brigade de neurones, autrement baptisée « centre de contrôle de la douleur » vient d’être repérée par une équipe de scientifiques européens et américains et identifiée comme source de la libération de l’ocytocine.

L’information est acheminée jusqu’aux neurones de la moelle épinière

Cette substance naturelle, connue pour son implication dans le processus de l’accouchement et de la sociabilité, module, voire inhibe, la perception de la douleur. Autrement dit, ces « 30 » coordonnent la libération de l’ocytocine dans le sang et la moelle épinière et vous permettent de ne pas hurler de douleur à chaque coupure, chaque dent arrachée ou chaque foulure.

« Lors de douleurs aiguës ou d’une sensibilisation inflammatoire (brûlure, pincement, coupure, etc.), l’information est acheminée par les nerfs périphériques jusqu’aux neurones de la moelle épinière », explique le CNRS dans son étude publiée, ce jeudi, dans la revue américaine spécialisée Neuron.

« Endormir » les neurones qui envoient le message responsable de la douleur

Cette même information est alors adressée à d’autres neurones, parmi lesquels cette population de 30 cellules de petite taille basées dans l’hypothalamus. « En retour, ils activent une famille de gros neurones (…) dans une autre région de l’hypothalamus, qui libèrent l’ocytocine dans la circulation sanguine », note le CNRS.

L’ocytocine, également appelée « hormone de l’amour et de l’empathie », vient alors « endormir » les neurones périphériques qui envoient au cerveau le message responsable de la sensation de douleur.

Trouver des marqueurs génétiques capables d’activer ou inhiber ces 30 neurones

Parallèlement, le prolongement de ces trente neurones (mesurant jusqu’à un mètre chez l’humain) atteint la plus profonde des dix couches de la moelle épinière. « C’est précisément à cet endroit, où le message sensoriel est codé en intensité, qu’ils libèrent l’ocytocine. Ils diminuent donc, par deux voies simultanées, la reconduction du message douloureux au cerveau », explique le CNRS, rappelant au passage que ce processus complexe était jusqu’à présent inconnu.

Cette découverte pourrait ouvrir la voie à la mise au point d’un traitement atténuant les symptômes de patients souffrant de douleurs pathologiques, estiment les scientifiques. Pour cela les chercheurs espèrent d’ores et déjà « trouver des marqueurs génétiques capables d’activer ou inhiber de manière spécifique ces trente neurones », tout en limitant les effets secondaires.