«La priorité des priorités dans le domaine des hydrocarbures est l’élargissement de nos ressources.».
C’est à un débat passionné que se sont livrés les différents intervenants lors des discussions sur le projet de loi portant sur les hydrocarbures, lancées ce 8 janvier à l’APN, notamment concernant les dispositions sur l’exploitation du gaz de schiste. Le texte, tel que présenté par le département de Youcef Yousfi, n’a pas subi d’importantes modifications lors de son examen par la commission des Affaires économiques de l’APN.
Ainsi, seuls dix sur une quarantaine d’amendements ont porté sur des propositions de fond, dont la plus importante a concerné le renforcement des prérogatives de l’Agence de régulation des hydrocarbures (ARH) dans le contrôle et la gestion de l’aspect lié à l’environnement au cours des opérations d’exploitation des gaz de schiste. Aucun détail n’a filtré sur ces prérogatives proposées, mais il semblerait que les garde-fous inclus dans le projet du texte en matière de gaz de schiste, étaient jugés insuffisants par la commission qui a suggéré leur renforcement après avoir entendu une vingtaine d’experts gouvernementaux et indépendants sur ce sujet. Le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a affirmé au premier jour des discussions que l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels sera conditionnée au respect de l’environnement. Cette exploitation se fera, a-t-il affirmé, «dans le strict respect de la réglementation en matière de protection des aquifères et de l’environnement».
«La priorité des priorités dans le domaine des hydrocarbures est l’élargissement de nos ressources. Cela passe par une intensification de l’exploration dans toutes les régions du pays pour tout type d’hydrocarbures, conventionnels ou non conventionnels», a-t-il dit en défendant son projet devant le Parlement.
Lors de la présentation de ce nouveau projet de loi, et ayant noté l’opposition de nombreux acteurs sur le sujet, le ministre a souligné, à propos des dispositions spécifiques à l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels (gaz de schiste), qu’il «est important de préciser que cette exploitation ne peut être envisagée que lorsque les conditions techniques et économiques seront réunies». Dans cet ordre d’idées, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a tenu à souligner, comme il l’avait déjà fait lors d’une récente réunion avec les représentants du patronat et de la Centrale syndicale UGTA, que l’exploitation de gaz de schiste en Algérie est «une option pour le très long terme qui peut aller à l’horizon 2040».
La Commission des affaires économiques de l’APN a, de son côté, rendu public, à l’issue de cette rencontre, son rapport préliminaire sur ce projet de loi. Cette commission a indiqué avoir proposé un amendement au texte du ministère de l’Energie qui consiste à soumettre toute exploitation du pétrole et du gaz de schiste à l’approbation du Conseil des ministres. Une proposition qui devrait renforcer les garde-fous concernant l’extraction de ce type d’hydrocarbures, selon certains députés.
L.S