Cette sortie hasardeuse du ministre déçoit et perturbe les candidats au baccalauréat.
Une deuxième session du baccalauréat arrangera-t-elle tout le monde? Pas si sûr. L’annonce faite par le ministre de l’Education, puis le démenti apporté à cette même annonce, provoque une polémique. Considérée comme un acquis par les syndicalistes et l’association des parents d’élèves, la nouvelle d’une deuxième session n’a pas fait long feu du fait de son application seulement à partir de 2015.
La sortie, pour le moins hasardeuse, de Baba Ahmed, qui alimente la polémique dans les milieux scolaires, n’a pas tardé à faire réagir les différents syndicats de l’enseignement et les parents d’élèves qui ont manifesté leur déception pour cette décision irréfléchie. Contacté par nos soins, le président de l’Union nationale des associations des parents d’élèvess Khaled Ahmed, dénonce et regrette la décision du ministre. «Cette décision risque d’entamer le moral des lycéens, perturbés qu’ils sont par les grèves à répétition qui ont marqué la présente année scolaire», a indiqué Khaled Ahmed, avant de poursuivre qu’il voulait que cette session soit appliquée pour l’année scolaire en cours, afin de sauver les élèves qui auraient échoué à cette épreuve et leur donner une seconde chance.
«On peut toujours organiser une deuxième session, après le Ramadhan au mois de septembre s’il le faut, notamment que le nombre des élèves concernés par cette session est limité et ne dépasse pas les 5%», propose le même président, en indiquant que l’année en cours était une année marquée par des événements désolants. «Les élèves étaient perturbés tout au long de l’année par des grèves, les événements de Ghardaïa ont marqué les élèves de la région», regrette encore une fois le même responsable, en invitant le ministre à ouvrir un dialogue national autour d’une table ronde avec les cadres de son ministère, syndicalistes et parents d’élèves afin de trouver une solution durable.
Par ailleurs, le secrétaire général du Conseil des lycées d’Algérie (CLA) Idir Achour, estime de son côté que l’ouverture d’une deuxième session dans de telles conditions est une erreur. «Dès le départ, nous étions contre une deuxième session en 2014. Cette décision a perturbé les candidats du baccalauréat», souligne M.Achour, qui précise que c’est trop tard pour l’application d’une deuxième session, notamment que la fiche de synthèse indispensable des élèves est indisponible en 2014. «Nous réclamons une deuxième session pour donner plus de chance aux candidats, mais avec des conditions. La fiche de synthèse est indispensable. Cette fiche oblige la discipline chez les élèves», explique la même source qui ajoute en outre que, durant ces derniers temps, les élèves sont violents et s’absentent beaucoup.
De son côté, M.Amraoui Messaoud responsable de la cellule de communication de l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (Unpef), partage les mêmes propos. Il estime que l’Union qu’il représente est totalement d’accord avec le principe d’une deuxième session, mais pour l’année scolaire 2015. «Nous sommes pour une deuxième session qui donne une seconde chance aux élèves ayant une moyenne de 9,50», explique M.Amraoui qui précise que les élèves ayant de bons résultats durant l’année scolaire méritent cette session qui existait par le passé.
Il met l’accent, en outre, sur la qualité des études jugé comme une faillite du système éducatif. «Nous réclamons la qualité d’étude, pas le taux de réussite élevé», conclut le même responsable. Hélas, les élèves concernés demeurent les seuls perdants.