La spéculation a atteint son paroxysme, en cette veille de l’Aïd et pour cause. Le jour de fête n’avait pas encore pointé le bout de son nez, que déjà la baguette de pain faisait parler d’elle, en s’affichant à 50 Da.
En effet, samedi dernier, différentes boulangeries avaient déjà baissé leurs rideaux, annonçant ainsi la couleur. De nombreux citoyens ont peiné pour trouver du pain et les rares boulangeries encore ouvertes étaient bondées de monde. Cette pénurie, quelque peu attendue par le citoyen, vu qu’elle se réitère chaque année, a fait les affaires des marchands qui activent dans les différents marchés.
Ainsi la baguette de pain a été cédée à 50 Da au marché de la rue des Aurès, ex- La Bastille), sous le regard médusé de certains citoyens à l’heure où d’autres ont tout simplement préféré se ruer sur la marchandise avant son écoulement total, alimentant ainsi la spéculation de la meilleure des manières.
«50 Da pour une baguette de pain, c’est tout simplement de la bêtise et ce qui est encore plus étonnant et aberrant c’est que les gens faisaient la chaîne pour en acheter», dira un homme rencontré à la sortie du dit marché.
L’autre constat ahurissant fait par les citoyens a été relevé au niveau de la mercuriale qui a répondu aux abonnés absents en cette veille de l’Aïd. Les rares marchands, présents dans certains marchés de fruits et légumes pour écouler le reste de leurs marchandises n’ont pas hésité à doubler les prix des produits d’une qualité médiocre.
Ainsi la laitue a été vendue à 160 Da le kilo, la carotte à 200 Da et la pomme de terre à 70 Da le kilo. «La qualité des légumes laisse vraiment à désirer et pourtant les gens achète à un tel prix, c’est de la folie», constatera cette dame âgée. Et le jour de l’Aïd, le constat n’était guère plus reluisant. La baguette de pain avait tout simplement disparu de la circulation, un grand nombre de boulangeries n’ayant pas assuré de permanence.
Trouver du pain durant les deux jours de fête relevait tout simplement du miracle, à l’heure où de jeunes gens proposaient du pain rassis à la vente, au pied de différentes artères, entre 20 et 50 Da la baguette. Autres commerces à n’avoir pas joué le jeu de la permanence, ce sont les épiceries de quartier qui ont, à leur tour, baisser rideau. Le citoyen s’est ainsi lancé à la recherche du moindre sachet de lait mais en vain. «Ma femme avait acheté du lait en plus que nous avons consommé le premier jour de l’Aïd.
Là, je vous mets au défit de trouver un seul commerce d’alimentation générale ouvert pour trouver du lait», lancera un homme rencontré le deuxième jour de l’Aïd. Ainsi et malgré le fait que des appels aient été lancés aux différents commerçants et artisans de la ville pour assurer une permanence durant ces deux jours de fête, ces derniers n’ont guère répondu présents.
«Cela ne m’étonne pas, à chaque fête religieuse, en particulier l’Aïd, c’est le même scénario qui se répète. On nous laisse entendre que des permanences seront assurées mais il n’en est rien. Aucune sanction ne vient pénaliser ces commerçants qui n’ont font qu’à leur tête», dira cette mère de famille.
Belouzaa Adjila