La pénurie d’essence a bouclé son troisième jour à Alger. La plupart des stations-service de la capitale, celles qui relèvent de Naftal, ont placardé des affiches sur lesquelles il est noté qu’il n’y a ni d’essence ni super, devant une chaîne de véhicules à la recherche d’une goutte d’essence.
Des milliers d’automobilistes ont été contraints d’attendre, à travers des files d’attente, devant les stationsservice de la capitale, à la recherche d’essence, super ou normal, toutefois sans parvenir à en trouver.
Ces scènes sont presque similaires dans chaque station-service à travers nombreuses communes d’Alger. A El-Biar tout comme à Zéralda ou pour Kouba, des véhicules en dizaines font la queue faire le plein de carburant, mais sans y parvenir.
Devant, les propriétaires des pompes à essence invitent les automobilistes à faire demi-tour car, selon eux, il n’y aura pas d’essence pendant quelques jours. Certaines stations-service ont carrément fermé, en mettant des barrières et placardant des fiches sur lesquelles on pourrait lire «Pas d’essence » devant les automobilistes fatigués de faire le tour de la capitale à la recherche du fameux carburant.
Cette pénurie d’essence à Alger vient, faut-il le rappeler, au lendemain de la découverte dans certaines stations-service de carburant mélangé avec de l’eau. S’agit-il alors d’une enquête ouverte par Naftal pour identifier ceux qui sont derrières cette énième escroquerie ? Ou plutôt d’une pénurie similaire à celle enregistrée, récemment, dans l’ouest du pays ?
Naftal a-t-elle les capacités nécessaires pour répondre à la forte demande d’essence en Algérie, d’autant que le nombre de véhicules ne cesse d’augmenter ? Autant de questions qui méritent des réponses. Pour le moment, il est clair que cette pénurie d’essence annoncée à Alger à un lien avec tout ce qui se passe au niveau des frontières.
C’est-à-dire, le trafic de carburant via les frontières ouest, sud-ouest, est et sud a fortement augmenté depuis le début de l’année en cours, ce qui aurait pu perturber la consommation interne.
Naftal, qui n’est victime de cette situation, a déjà payé un lourd tribut, surtout que durant les neuf premiers mois, plus de dix millions de litres, de carburant ont été acheminés vers les pays voisins, alors qu’un million de litres a été saisi par les forces de sécurité qui sont mobilisés sur les frontières.
Ceci dit, la montée fulgurante du trafic de carburant a affecté, directement, la production et l’alimentation en carburant dans les stations-service.
Cela survient au moment où le parc national automobile a dépassé les 7 millions de véhicules. Revenons à la pénurie qui est en train de sévir à Alger. Les propriétaires des stations-service parlent de sérieux problèmes qui peuvent persister encore d’autres jours. Certains ont carrément conseillé aux automobilistes de faire le plein dans le cas où le carburant serait disponible pour quelques heures seulement.
De leurs parts, la plupart des chauffeurs de taxi se sont éclipsés durant la journée de vendredi passé, car sans la disponibilité d’essence en quantités suffisantes, il est quasiment impossible pour eux de continuer leur travail. Une situation qui a créé du désordre dans le transport au niveau de la capitale. Cela dit, beaucoup de citoyens ont été contraints de trouver un autre moyen de transport pour regagner leurs domiciles.
S. A.