depuis 1987, l’AAEFAB, dont l’objectif est de « donner une famille à chaque enfant qui en est privé », a accueilli, dans ses pouponnières, de Palm Beach qui compte 50 lits et de Hadjout avec 24 berceaux, plus de 2.250 enfants.
Sur 700.000 naissances enregistrées annuellement à l’échelle nationale, on compte près de 6 à 7.000 abandons. Une moyenne de 150 bébés sont placés chaque année dans des foyers par l’Association algérienne enfance et familles d’accueil bénévole (AAEFAB).
Tels ont été les chiffres avancés par M. Youcef Antri-Bouzar, président exécutif de l’AAEFAB, en marge d’une cérémonie d’hommage en faveur des parents « Kafil » (adoptant), organisée vendredi dernier au siège de cette institution à Palm Beach. Selon le même responsable, depuis 1987, l’AAEFAB, dont l’objectif est de « donner une famille à chaque enfant qui en est privé », a accueilli, dans ses pouponnières, de Palm Beach qui compte 50 lits et de Hadjout avec 24 berceaux, plus de 2.250 enfants.
Elle dispose aussi d’un abri parental composé de 13 studios dévolus aux enfants en risque d’abandon suite à des maladies récurrentes dont ils sont victimes. Ces derniers ont bénéficié d’une prise en charge de qualité en attendant d’être placés dans des familles dans le cadre de la Kafala (substitut d’adoption en droit musulman). 30%, soit le tiers des nourrissons accueillis, ont été repris par leurs mères biologiques.
Depuis sa constitution , l’association, qui œuvre en faveur de ces enfants, a développé une approche de prise en charge des nourrissons pour éviter les carences. « Les berceuses sont formées selon les normes et bénéficient pendant 18 semaines de cours et des stage pratiques avant de gérer la pouponnière », s’est félicité M. Bouzar. Présente à cette rencontre, Wahiba Tamer, présidente de l’association « Enfant innocent », a évoqué les problèmes des enfants sans nom patronymique. « L’erreur n’incombe pas à la femme uniquement dans la mesure où ils sont deux à concevoir un enfant », dira-t-elle. « Abandonner un enfant et le laisser sans nom est un acte criminel », s’est-elle révoltée.
Pour elle, ce genre d’erreur ne devrait pas se produire à une époque où les méthodes contraceptives se sont développées, existent sous toutes les formes et sont disponibles. « Le couple doit se protéger pour éviter de faire des victimes », a-t-elle souligné. Et de poursuivre : « L’enfant abandonné souffre énormément, particulièrement du regard de la société. » S’exprimant en tant qu’enfant née sous « X », Wahiba a encouragé l’adoption dans le cadre de la « Kafala ». Dans un message adressé aux parents « Kafil », elle a souligné l’importance de dire la vérité aux enfants adoptés et la nécessité de les faire suivre psychologiquement pour assurer et garantir leur équilibre. Elle estime qu’il est plus que nécessaire de briser le silence car « le mensonge détruit ». Dans ce contexte, Wahiba a appelé à la lutte contre l’abandon, à veiller au respect des droits de l’enfant et œuvrer au développement d’un consensus social favorable en direction de cette fragile et sensible frange de la société.
Rym Harhoura