Abdelaziz Bouteflika s’adressera à la nation, courant juillet, avons-nous appris de source proche de la présidence. Ce discours, le deuxième cette année après celui du 15 avril dernier, sera consacré aux réformes politiques qu’il avait annoncées ce même 15 avril.
«Ce ne sera pas à l’occasion du quarante-neuvième anniversaire de l’Indépendance», tient toutefois à préciser notre source. «Le président se rendra, certes, au ministère de la Défense nationale le 4 juillet prochain, comme c’est la tradition. Il présidera la cérémonie annuelle de la promotion des nouveaux officiers supérieurs de l’ANP mais ne prononcera pas de discours à l’occasion», nous confie-t-on encore de même source. Cette «indiscrétion» explique ce choix par la décision de Bouteflika d’éviter de se prononcer publiquement, avant qu’il ne reçoive, officiellement, le rapport de «l’Instance de consultations sur les réformes politiques» de Abdelkader Bensalah.
Laquelle commission, qui a clôturé ses consultations le 21 juin dernier, après avoir reçu, un mois durant, plus de deux cents invités, s’affaire, depuis, à la préparation du rapport final. «Contrairement à ce que d’aucuns pensent, la commission Bensalah n’est pas une simple boîte aux lettres. Toutes les propositions sont en train de passer au peigne fin. D’ailleurs, le rapport final ne sera prêt que dans une dizaine de jours», explique encore notre source. Le président du Sénat ne se rendra chez Bouteflika qu’après le 5 juillet prochain. Manifestement, Bouteflika cherche, se faisant, à donner un surcroît de crédibilité à la commission Bensalah, qu’il avait lui-même installée.
«D’où le choix porté sur le deuxième personnage de l’Etat, comme président de la commission et le fait d’y associer deux des plus importants conseillers du président.» Il s’agit de Ali Boughazi, mais surtout du général major Mohamed Touati. Conseiller aux affaires de défense et à la sécurité, le général major Mohamed Touati est plus que cela. De par son parcours militaire et politique, son poids et sa stature, Touati représente, au-delà de la présidence, le deuxième grand pôle du pouvoir en Algérie, l’armée.
«Un gage de sérieux de la démarche», commente notre source. Bouteflika, affirme-t-on encore, se donnera le temps de bien examiner le rapport final de la commission avant de se prononcer. «C’est sur la base de ce rapport qu’il articulera l’essentiel de son discours.» Un discours que notre source dit prévoir «plus fort encore que celui du 15 avril dernier ». D’ores et déjà, l’on s’attend à ce que Bouteflika y donne des instructions précises pour le gouvernement au sujet des lois organiques soumises à révision. «Il ne faut pas exclure, aussi, d’autres décisions politiques majeures, mais en aucun un chamboulement dans le calendrier des réformes en question.»
A rappeler que le 15 avril 2011, Bouteflika avait bien fixé ce calendrier : soumission des projets de lois organiques concernées à l’approbation de l’actuelle Assemblée populaire nationale, dès la prochaine session d’automne, et la révision de la Constitution à l’Assemblée qui sera issue des prochaines législatives de mai 2012. Il est enfin attendu que Bouteflika annonce, dans son prochain discours, l’installation de la commission de révision de la Constitution.
K. A.