Le cachet officiel donné à cette inauguration, avec la présence du président du Conseil de la nation, est un signal fort adressé à la communauté internationale et aux organisations des droits de l’Homme qui reprochent souvent à l’Algérie l’ambiguïté de sa politique par rapport aux Algériens de confession chrétienne.
Outre le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, qui représentait pour la circonstance le président de la République et Abdelkader Sebgag qui était délégué au nom personnel du ministre des Affaires religieuses empêché, la cérémonie a été rehaussée par la présence de l’évêque du diocèse de Constantine et Hippone, ainsi que par celle de Mgr Paul Desfarges et Mgr Dominique Lebrun, représentant la Conférences des évêques de France et des ambassadeurs, ainsi que les consuls généraux de différents pays d’Europe, d’Afrique et des Amériques, aux côtés d’une délégation composée d’élus de la région Rhône-Alpes et de la mairie de Saint-étienne.
Une région et une ville françaises, qui ont contribué financièrement à la réalisation de l’opération de rénovation de cet édifice religieux au même titre que plusieurs diocèses de France et différents partenaires algériens publics et privés et institutions gouvernementales nationales et étrangères.
On citera au nombre de ceux-ci des mécénats exprimés depuis la Norvège, la Croatie, l’Allemagne, l’Italie, la Pologne, l’Espagne, la Finlande, le Cameroun, les états-Unis, l’Argentine, le Mexique et l’Union européenne. Prenant la parole dans ce cadre solennel, après les directeurs généraux du groupe Sider et de Sonelgaz, ainsi que des représentants des sociétés Lafarge et Total, l’évêque de Constantine et d’Hippone, Mgr Paul Desfarges, s’est félicité de la réalisation, en un temps relativement court, des immenses travaux de restauration dont a fait l’objet la basilique.
Des travaux qui ont rendu à l’édifice “tout son éclat”, a souligné cet évêque, qui a été l’une des chevilles ouvrières de ce projet de réhabilitation. Et d’ajouter que la basilique est “un symbole des liens entre les religions” et qu’elle doit demeurer à ce titre “au service du dialogue entre les deux rives de la Méditerranée”. Mgr Desfarges a également rappelé que les autorités, des entreprises et particuliers d’Algérie, de France et d’Allemagne ont généreusement contribué au montage financier de ce projet de restauration, qui a coûté près de cinquante milliards de centimes, et de citer parmi les donateurs le pape émérite Benoît XVI, qui s’était manifesté à titre personnel pour l’intérêt qu’il porte à la mémoire de Saint-Augustin.
Selon les représentants de l’association diocésaine, la restauration de la basilique, entamée à l’automne 2010, a mis à contribution plusieurs entreprises spécialisées, dont l’entreprise Girard d’Avignon (France) et l’Atelier du Vitrail Cassiopée de Marseille (France), lesquelles ont déplacé quelque 200 tonnes de matériels nécessaires aux travaux et mis tout leur cœur pour rendre au lieu sa configuration initiale, ce qui n’a pas été une tâche facile, compte tenu de l’état de détérioration avancé de l’édifice.
Le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, qui s’est exprimé au moment de l’inauguration de la plaque commémorative et de la signature du livre d’or de la basilique, a, quant à lui, mis en exergue les valeurs d’amour et de fraternité que véhicule Saint-Augustin. Son Excellence André Parant, l’ambassadeur de France à Alger, a, pour sa part, tenu “à féliciter chaleureusement les habitants d’Annaba et le peuple algérien pour l’achèvement des travaux de rénovation de ce vaste palais de la mémoire”. Un palais dont la “beauté”, dira-t-il en paraphrasant Saint-Augustin, nous apparaît aujourd’hui à la fois “si ancienne et si nouvelle”.
Il soulignera que l’ambassade de France “se devait, elle aussi, de participer à ce magnifique projet collectif, qui vient mettre en lumière — au sens propre comme au sens figuré – un chef-d’œuvre du patrimoine algérien et du patrimoine universel”.
A. A