Cérémonie de remise de prix aux lauréats auteurs des meilleures inventions : “ Des inventions dont l’utilité économique est avérée ”

Cérémonie de remise de prix aux lauréats auteurs des meilleures inventions : “ Des inventions dont l’utilité économique est avérée ”

Cérémonie de remise de prix, hier, au Centre de presse d’El Moudjahid organisée par le ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement et l’organisme sous tutelle, l’INAPI. Cette remise des prix a concerné les quatre meilleures inventions de l’année et ce, conformément au classement établi par la Commission d’évaluation à l’occasion de la Journée nationale de l’innovation, le 8 décembre 2010, qui s’est tenue à Chlef.

M. Ahmed Zaïd Salem, représentant le ministère à cette remise des prix en présence du directeur général de l’INAPI, M. Belhamdi Abdelhafid, le président de l’Union des inventeurs algériens, M. Kharoubi Mohamed et le président du comité d’évaluation, M. Choutri Djamel Eddine.

Esprit de recherche,dynamisme et volonté

M. Ahmed Zaïd Salem, représentant le ministre de l’Industrie, notera lors de son intervention qu’il s’agissait-là d’inventions qui montrent tout l’esprit de recherche, le dynamisme et la volonté de celles et ceux qui les ont portées.

Chlef étant une wilaya à vocation agricole

Il a tenu à remercier le wali de Chlef pour son soutien à la tenue de la manifestation à l’intérieur du siège de la wilaya. A la question du wali qui voulait savoir que pouvait apporter à la wilaya de Chlef, cette journée de l’innovation, Chlef étant une wilaya à vocation agricole, M. Ahmed Zaïd, qui rapportait la conversation, a relevé qu’en guise de réponse, la première invention primée lors de cette journée concernait justement la découverte d’un vaccin à usage vétérinaire, dont les lauréats exercent à l’Institut Pasteur.

Un comité d’évaluation mixte

Le Comité d’évaluation du prix de l’innovation pour l’année 2010 était composé de représentants du ministère de l’Industrie, représentants de la division de la qualité et de la sécurité industrielle, de celle des politiques d’innovation, et de l’innovation technologique, de cadres de l’INAPI, et du président de l’Union des inventeurs. Selon les informations fournies, le comité a tenu trois réunions pour examiner et classer par ordre de mérite les inventions exposées durant la 14e journée de l’innovation organisée par le ministère de l’Industrie, en collaboration avec l’Institut national algérien de la propriété industrielle (INAPI).

Sélections à partir de brevets déposés à l’INAPI

Les sélections se sont faites sur la base de dossiers d’enregistrement de brevets introduits auprès de l’INAPI durant la période allant du 2 novembre 2009 au 31 octobre 2010. L’évaluation a concerné 70 dossiers de candidatures. 49 jugés recevables pour concourir au prix de l’innovation dans sa 14e édition au titre de l’année 2010. Une seconde réunion s’est tenue le 1er décembre 2010 pour procéder à l’évaluation des dossiers jugés recevables. L’évaluation a été faite, selon les responsables du Comité d’évaluation, sur la base de critères portant sur les aspects de sécurité, de santé et d’environnement.

Prise en compte du caractère innovant de l’invention

Il a été pris en compte également du caractère innovant de l’invention et sa faisabilité, sur son application sur le plan industriel. La dernière réunion s’est tenue à Chlef le 7 décembre 2010. Elle a concerné l’évaluation des prototypes correspondants aux inventions retenues.

1er prix pour une équipe de l’Institut Pasteur

L’évaluation finale des différentes inventions a permis au jury de délibérer pour l’attribution de quatre prix (trois prix Innovation et un prix Spécial encouragement) qui ont donné pour résultats, un premier prix qui a été décerné en tant que meilleure invention de l’année 2010 à une équipe de l’Institut Pasteur d’Alger pour Mme Gacem Fatiha et M. Madai Mohamed Amine. L’intitulé de l’invention porte l’appellation “Un vaccin à usage vétérinaire anti enter toxémie”. Les concernés reçurent, lors de la remise des prix au Centre de presse d’El Moudjahid, une médaille de l’INAPI, une attestation de diplôme et un chèque de 200.000 DA.

2e prix pour un inventeur indépendant

Le deuxième prix a été attribué en tant que meilleure invention de l’année 2010 à M. Samaallah Saïd, inventeur indépendant d’un interrupteur à haute protection, outre une médaille de l’INAPI et une attestation de diplôme, le lauréat a reçu un chèque de 150.000 DA.

L’université Mentouri honorée

Le troisième prix, toujours au titre de la meilleure invention pour l’année 2010, a été décerné à M. Harbi Abdelhamid et M. Bouzerar Ferhat de l’université Mohamed Mentouri de Constantine pour leur invention intitulée, élaboration de membrane tubulaire pour micro et ultra filtration à partir de kaolin et Z2 et O2, avec les mêmes gratifications que les précédents lauréats et un chèque de 100.000 DA.

Une invention dont l’utilité sociale est assurée

Le prix d’encouragement a été attribué à M. Mokrane Mohamed pour son invention intitulée, urinoir hermétique, technique dont l’utilisation peut être profitable aux handicapés et aux personnes atteintes d’incontinence, mêmes gratifications que les autres pour cet inventeur et un chèque de 50.000 DA lui a été remis. Chaque lauréat a pu expliquer succinctement les avantages de son invention.

Caractère inventif et utilité économique principaux paramètres

Les représentants du ministère de l’Industrie et ceux de l’INAPI ont mis en exergue le caractère inventif, l’utilité économique du produit de l’invention, l’intérêt de l’Etat à poursuivre dans cette voie pour permettre à tous ceux qui s’orientent vers la recherche et la recherche universitaire notamment, de pouvoir être accompagnés. L’aide et le soutien de l’Etat sont assurés, relève le représentant du ministère de l’Industrie, M. Ahmed Zaïd Salem.

Des inventions qui peuvent servir le marché national

En tant que secteur économique, l’intérêt est très grand chez nous, dit M. Ahmed Zaïd, concernant les inventions qui peuvent servir le marché national après être passées par le filtre des autorisations de mise sur le marché et le passage à la fabrication en série. M. Ahmed Zaïd Salem a rappelé que le Premier ministre a mis en place un groupe de travail de valorisation de la recherche et sa mise au service de l’économie nationale.

L’orateur a rappelé que l’Algérie était liée à travers l’INAPI à l’OMPI (Organisation internationale de la propriété intellectuelle). M. Ahmed Zaïd a évoqué aussi l’existence d’une banque de données internationales où figureraient les inventions algériennes brevetées. Ainsi tout industriel à la recherche d’un produit sur lequel il pourrait placer son investissement pourra consulter cette banque de données et consulter l’auteur du brevet. Un bureau est mis en collaboration avec l’OPMI pour transférer la recherche vers le secteur économique. Il s’agit d’une sorte de centres de transfert technique.

S’ouvrir à l’extérieur

Le représentant du ministère de l’Industrie a évoqué la participation aux Salons pour les inventeurs qui reste une revendication principale de ceux-ci, telle qu’elle a été exprimée lors de cette cérémonie au Centre de presse d’El Moudjahid. De plus en plus la prise en charge sera assurée, note le représentant du ministère, de même que les apports financiers vont aller en augmentant.

L’essentiel, dit-il, c’est que ces inventions aient une utilité sociale et puissent servir l’économie nationale. L’Etat est en train de revoir toute la législation. Il y a un projet de loi sur l’innovation qui peut être un prélude à un marché de l’innovation permettant la mise en contact, comme cela s’est fait à l’occasion de la journée nationale de l’Innovation qui a eu lieu à Chlef le 8 décembre dernier.

Susciter des partenariats

Quand la loi sera publiée, 35 mesures y figureront qui seront autant des mesures d’aide aux inventeurs. Pour M. Belhamdi, directeur général de l’INAPI, l’intérêt du ministère à travers l’INAPI, c’est d’aller à la réalisation des inventions, de susciter des partenariats. M. Ahmed Zaïd Salem a évoqué également entre autres mesures, la création d’une maison de la qualité qui sera logé à Alger et renfermera les institutions concernées (IANOR, INAPI, Algerac) notamment. Le problème de la protection des innovations sur le plan international a été posé par les chercheurs et inventeurs, certaines inventions comme celle concernant le vaccin vétérinaire que l’Algérie importe, méritent une grande attention et une protection a noté Mme Gacem Fatiha co-auteur de l’invention.

L’Etat a le souci d’accompagner les inventeurs

L’Etat a le souci d’accompagner les inventeurs, a relevé le représentant du ministère, cela étant, dit-il, les industriels qui sont intéressés par l’invention et le brevet financent et assurent dans le même temps la protection. M. Ahmed Zaïd Salem rappelle que l’Etat a mis aussi en place tout un dispositif de création d’entreprises et d’aide à l’investissement. Il existe aussi des organismes de validation, notamment dans le médicament. Le produit validé est muni alors des autorisations nécessaires pour sa mise sur le marché.

Saidal : 7 brevets déposés à l’INAPI

Pour information, Saidal a 7 brevets déposés à l’INAPI. Le principe est qu’au niveau de chaque pays, il existe des organismes de validation de produits. Le représentant du ministère de l’Industrie a rappelé aussi l’importance que jouent les normes et leur adéquation dans notre pays aux normes internationales.

L’Algérie membre de l’ISO

L’Algérie est membre de l’ISO. M. Ahmed Zaïd Salem a évoqué le problème de la certification des produits et son importance pour s’attaquer aux marchés extérieurs notamment. La certification et la qualité, c’est d’abord l’affaire de l’entreprise dit-il. Si on veut arracher des parts de marché, il faut aller impérativement aux normes et à la qualité, à la certification aussi.

Le représentant du ministère de l’Industrie a souligné qu’on est en attente d’un marché de l’innovation. Il rappelle que les banques ne financent pas les idées. C’est l’affaire des investisseurs, transformant en projet ces idées et qui vont solliciter les financements nécessaires auprès des banques. La banque dans ce cas, si le projet est agréé, accompagne l’investisseur. Il y a en projet une agence nationale de l’innovation. Son rôle sera de valoriser, prioriser, soutenir. Quand le dispositif sera en place des conseils vont être installés et l’on verra ce que l’Etat peut apporter.

T. M. A.