Un choix loin d’être fortuit puisque la célébration du 8 Mars cette année coïncide avec la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie.
Comme à l’accoutumée depuis son investiture à la tête de l’État en 1999, le président de la République a, cette année encore, tenu à honorer les femmes algériennes en présidant, jeudi 8 mars, Journée internationale de la femme, une cérémonie en leur honneur. Des distinctions à six moudjahidate, à des veuves et mères de chouhada, des cadres et des représentantes de diverses catégories de la société, en reconnaissance de leur lutte contre le colonialisme français et leur contribution dans la promotion des droits de la femme et dans la consolidation du développement, ont été remises à cette occasion. Un choix loin d’être fortuit puisque cette année coïncide avec la célébration du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie. Ces femmes ont reçu des attestations d’honneur et des cadeaux symboliques des mains du chef de l’État qui n’a pas manqué d’ailleurs de prendre un temps pour échanger avec ses hôtes quelques phrases en dépit du lourd poids des années que certaines d’entre elles portent puisque âgées de plus de 90 ans.
De son côté, la ministre déléguée, chargée de la Famille et de la Condition féminine, Nouara Saâdia Djaâfar, a offert un tableau au président de la République en reconnaissance, précise-t-elle, de son soutien à la femme.
Cette œuvre, signée Djahida Haouadef, illustre Lala Fatma N’soumer, une des figures emblématiques de la résistance populaire, entourée d’autres symboles de force et de résistance puisés de la nature.
La remise des prix a été suivie d’un déjeuner dans une ambiance conviviale avec l’animation d’un orchestre hawzi. Quelques-unes des présentes n’ont d’ailleurs pas hésité à esquisser quelques pas de danse face au chef de l’État qui, à son tour, affichait de larges sourires. Une véritable ambiance des grands jours.
Des acquis loués
La ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine avait, quelques minutes auparavant, et dans un discours prononcé à l’ouverture de cette cérémonie, affirmé que la femme a été au centre des réformes initiées par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
« La femme a été au centre des réformes initiées par le président de la République, de par sa présence sur les scènes politique et médiatique », a-t-elle souligné.
L’année 2012 est l’année de la femme algérienne « par excellence qui marquera le changement politique, médiatique et social après les législatives du 10 mai prochain », a affirmé la ministre. Le 8 mars représente « un évènement phare pour la femme et sa signification est complètement différente cette année, l’année de la femme par excellence et des réformes politiques importantes initiées par le président Bouteflika ». Mme Djaâfar a ajouté que « la femme algérienne est en droit de s’enorgueillir de cet acquis, de le préserver et de prendre conscience de vos efforts pour la préservation des droits de la femme, à travers les législatives et les mécanismes fonctionnels visant à renforcer ses droits dans divers domaines ». « Ces démarches placent notre pays sur la voie de la réalisation de ses objectifs civilisationnels et de développement, conformément à une vision stratégique basée sur l’investissement approprié dans la ressource humaine », a indiqué la ministre, soulignant que « l’investissement dans le développement des nations passe par l’investissement dans les ressources humaines ».
Le président invite les femmes à «être à la hauteur»
A la veille de la célébration de l’évènement, le président Bouteflika avait, dans un message, invité les Algériennes à exercer leurs droits avec détermination tout au long du processus électoral pour se mettre à la hauteur de la mission qui leur est dévolue en matière de modernisation de la société.
« Cette échéance est différente des précédentes, c’est pourquoi la femme se doit de reprendre sa place vitale par le biais des urnes et exprimer, ainsi, ses aspirations et sa ferme détermination à aller de l’avant dans l’approfondissement du processus démocratique », a souligné le président de la République.
Le Chef de l’Etat a, en outre, précisé que cela permettrait « une mise en œuvre appropriée des dispositions de la Constitution relatives aux droits et devoirs des citoyens conformément à nos sublimes valeurs d’égalité entre tous ».
Il a précisé, à ce titre, que « toutes les stratégies, plans et programmes adoptés par notre pays pour la promotion du rôle de la famille et de la femme visent, en effet, à assurer l’autonomisation de la femme, diffuser la culture de la parité et consacrer l’égalité des chances entres citoyennes et citoyens ».
« Ils tendent également à permettre à l’Algérie d’honorer ses engagements pris dans le cadre des conventions et chartes internationales relatives à la protection de la femme et à la consolidation de sa participation dans divers domaines », a-t-il ajouté. Le Président Bouteflika a, en outre, souligné que « nonobstant toutes ces initiatives susceptibles d’accélérer le changement pour un avenir meilleur, beaucoup de travail reste encore à entreprendre à tous les niveaux, notamment celui de la société civile et des associations féminines pour créer un climat propice à la participation qui constitue l’essence même de la démocratie ». « L’Algérie célèbre cette année la Journée mondiale de la femme dans une conjoncture particulière marquée par la mise en œuvre des réformes visant à approfondir le processus démocratique », a-t-il encore ajouté. Ce réformes ont porté sur « les principaux axes de la vie politique favorisant, au sein de la société, une dynamique à même de faire progresser l’expérience démocratique dans notre pays et d’encourager la classe politique à mieux composer avec la volonté des Algériens et des Algériennes d’aller vers une opinion plurielle et diverse et de consacrer l’égalité des chances dans la compétition électorale », a conclu le chef de l’Etat.
La vie politique à «féminiser»
Il rappelle, plus loin, que l’Algérie a prévu dans sa Constitution une série de principes permettant à la femme d’assumer ses devoirs et d’exercer « pleinement » ses droits dans tous les domaines en reconnaissance de la lutte qu’elle a menée durant la guerre de Libération nationale.
« La lutte menée par la femme, notamment durant la guerre de Libération nationale, lui a permis de jouer un rôle non des moindres dans le recouvrement de la liberté et de la souveraineté. Ce devoir qu’elle a parfaitement accompli au service de sa société, elle continue de l’assumer en participant à l’édification nationale et est appelée, aussi bien aujourd’hui que demain, à relever d’autres défis », a souligné le premier magistrat du pays.
Pour consolider « ce legs dont elle est fière, l’Algérie a prévu dans sa Constitution une série de principes et mis en place les cadres législatifs et réglementaires adéquats permettant à la femme d’assumer ses devoirs et d’exercer pleinement ses droits et dans tous les domaines », a-t-il précisé. A ce propos, le Président Bouteflika a indiqué que « le nombre croissant de femmes dans les différents domaines d’activité confirme l’impact positif des politiques de formation, d’emploi et de protection sociale en direction de la femme qui lui ont permis d’apporter une contribution précieuse à la vie économique ».
Il a rappelé que les codes de la famille et de la nationalité ont également été amendés « grâce à une volonté politique clairement affichée dans un souci d’asseoir davantage d’équilibre au plan des relations familiales ». La consécration du principe d’élargissement de la participation de la femme au sein des assemblées élues est intervenue également « en vertu du nouvel article de la Constitution », a-t-il dit, soulignant que « cela constitue une modernisation véritable de la vie politique amorcée à travers la Constitution ».
« Désormais, il n’est plus question d’un simple principe mais d’un principe global qui sera concrétisé par l’ensemble des citoyens et citoyennes », a-t-il encore précisé. Le président de la République a souligné, d’autre part, que le principe des quotas énoncé dans la loi sur l’élargissement de la participation de la femme au sein des assemblées élues a connu un « large débat à travers lequel la consécration d’un quota à la femme pouvait être perçue comme une distinction de cette catégorie en tant que minorité », ajoutant qu’ »il était
cependant impératif de commencer par l’ancrage de ce principe afin de permettre la consolidation de la présence de la femme dans les instances élues ».
« Viendra le jour où la responsabilité sociale incombera à la femme partant du rôle qu’elle joue au sein de la société, d’une part, et en fonction du taux qu’elle représente au plan démographique, d’autre part », a-t-il poursuivi relevant qu’ »en attendant ce jour qui ne saura tarder d’ailleurs, au regard de l’évolution que connaît notre société, l’État assume pleinement ses responsabilités constitutionnelles ». Il a indiqué que la loi organique adoptée contribuait « à la finalisation du dispositif juridique national qui place la promotion et la protection des droits de la femme au cœur même des objectifs et programme de la politique nationale de développement ». « Il existe en effet, et il est nécessaire qu’il y ait une étroite relation de complémentarité entre les politiques publiques suivies par le gouvernement et les réalisations accomplies dans le cadre du développement. C’est grâce à cette conciliation seulement que nous parviendrons à réaliser les objectifs arrêtés », a-t-il déclaré.
« Le progrès que nous célébrons aujourd’hui est susceptible d’aider à faire évoluer les mentalités et, par conséquent, faciliter la participation de la femme au développement de la Nation dans l’harmonie et avec la collaboration de tous les membres de la société. Il s’agit, donc, de se hisser vers une société qui sera régie par la répartition des responsabilités, des droits et devoirs », a encore dit le Président Bouteflika.
Par : Ines Amroude