Alors que d’importantes mesu- res ont été prises par les pou- voirs publics pour encourager la céréaliculture, devant les fluctuations et les prix toujours en hausse des céréales, la bureaucratie semble à l’origine de contraintes qui pèsent sur le producteur et la CCLS (coopérative des céréales et légumes secs).
En effet, la bonne initiative de payer au producteur le quintal du blé tendre ou de l’orge respectivement à 2.500 DA et 3.500 DA a encouragé les céréaliculteurs à investir davantage ce créneau.
Mais, ces derniers se heurtent malheureusement à des considérations d’ordre purement bureaucratique.
Ce qui nécessairement freinera l’élan qui se répercutera sur la production de la prochaine saison. C’est en fait l’instauration du «passavant» par l’administration des Douanes qui pèse sur le producteur, une tare de plus qui vient se greffer sur celles des prix des engrais, du transport…
Pour la douane, tout «mouvement» de marchandise dans la zone de douane (environ 35 km à la ronde) est soumis à autorisation de sa part.
Ceci est venu compliquer le transport de la récolte vers la CCLS. A en juger par la grogne des céréaliculteurs et la CCLS, la difficulté est de taille.
En effet, pour un chargement (camion ou tracteur), le producteur qui se trouve par exemple à 30 km de la CCLS (située à Maghnia) doit se déplacer au préalable à Maghnia pour avoir le fameux «passavant» où est porté aussi bien la quantité de céréales à transporter, le moyen de transport ainsi que la durée de l’opération.
Une fois le chargement arrivé à Maghnia, une autre démarche est nécessaire pour «viser» auprès de la douane l’arrivée du chargement. L’opération se complique encore si le moyen de transport tombe en panne et que la durée allouée est dépassée.
Dans ce cas, et si par malheur, des douaniers, des gendarmes ou des policiers se pointent, c’est la saisie aussi bien du moyen du transport que des céréales avec au bout, selon la nouvelle loi de lutte contre la contrebande, la prison et l’amende qui équivaut à 10 fois la valeur de la marchandise et le moyen de transport !
Par ailleurs, une carte pour le «visa» est délivrée aux producteurs laquelle si elle vient d’être égarée, c’est carrément l’interdiction du transport de la récolte !Cette contrainte touche également la CCLS laquelle est soumise également à cette procédure pour le transport des céréales du port de Ghazaouet jusqu’à Maghnia.
A cette fin, la CCLS a affecté un agent chargé spécialement de se déplacer entre la CCLS et la douane pour «viser» la marchandise. Ceci, selon des agents de la CCLS, s’est soldé par un ralentissement dans le transport qui est passé de 4 rotations à une rotation.
C’est donc là une situation qui risque de compromettre tous les efforts consentis par les pouvoirs publics. Des moyens de contrôle du déplacement des marchandises dans la zone de douane, plus réfléchis, sont impératifs pour minimiser au maximum les contraintes de ce genre et permettre l’optimisation de cette région frontalière dont l’une des spécificités est l’agriculture .
Cheikh Guetbi