Céréaliculture : autosuffisance en blé dur à l’horizon 2019 ?

Céréaliculture : autosuffisance en blé dur à l’horizon 2019 ?

L’Algérie, un des plus gros importateurs de céréales au monde, pourrait atteindre l’autosuffisance en blé dur d’ici 2019 mais à condition d’une large extension de la superficie irriguée consacrée à la céréaliculture. L’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), a décidé d’étendre ses activités au développement de la production nationale de cette denrée alimentaire de base afin d’améliorer les rendements qui demeurent très dépendants des conditions climatiques.

Sur une superficie totale de 3,4 millions d’hectares, seulement 240.000 ha bénéficient actuellement de l’irrigation, soit 7% de cette superficie. Il est à noter que les prévisions du quinquennat 2015-2019 tablent sur une production céréalière de 69,9 millions de quintaux, soit environ le double de la récolte actuelle, et ce, en tablant sur l’extension des surfaces irriguées d’un (1) million d’ha supplémentaire dont 600 000 ha seront réservés à la culture céréalière.

Par ailleurs, Mohamed Belabdi, directeur général de l’OAIC, a souligné que l’objectif principal est de booster la filière blé dur et orge, des produits qui sont à notre portée. À ce titre, Belabdi a souligné que l’Algérie, historiquement, est un producteur de blé dur de bonne qualité. Aussi, il est à noter que la récolte 2014-2015 a été meilleure que la précédente. Ainsi, pour augmenter la superficie céréalière irriguée, l’OAIC conduit et vulgarise un programme soutenu par les pouvoirs publics, destiné à l’équipement des parcelles céréalières en systèmes d’irrigation (pivots, asperseurs…) notamment au sud du pays. Grâce à un crédit bancaire, la superficie équipée a atteint, jusqu’à maintenant, 30 000 ha contre 24 000 ha en 2014. Le coût de cette opération est soutenu à hauteur de 50% par l’État, le reste étant remboursé par le producteur sur trois années en livrant sa production à cet office céréalier qui a passé une commande de matériel d’irrigation à Anabib pour équiper les agriculteurs dès la prochaine saison. Concernant les rendements, l’office, qui rachète la production des agriculteurs, a enregistré 10 à 50 quintaux/ha à sec (production dépendante de la pluviométrie) et 60 à 75qx/ha en irrigué. Ce régulateur céréalier public prévoit une production de 40 millions de quintaux en 2015 contre 34 millions de quintaux durant la saison précédente. Pour la saison prochaine, l’OAIC, qui encadre la campagne labours-semailles, compte aussi introduire de nouvelles variétés de semences de blés et augmenter les quantités de semences certifiées commercialisées ainsi que les engrais.

De surcroît, dans le but d’améliorer les rendements et de résorber la jachère, cet organisme compte porter de 10.000 à 40.000 ha la superficie dédiée à la culture des légumineuses alimentaires (pois chiches, lentilles, fèverole, luzerne, pois fourrager…). Outre la production des besoins de consommation de légumes secs et fourrages, cette rotation des cultures permet d’enrichir les sols et d’obtenir, par ricochet, de meilleurs rendements céréaliers.

Les importations des céréales (blé, maïs, orge) ont atteint 1,89 milliard de dollars (md usd) au 1er semestre 2015, contre près de 1,77 md usd à la même période de 2014 (+7,3%).

Les quantités importées ont connu la même tendance en atteignant près de 6,93 millions de tonnes contre 5,86 millions de tonnes sur la même période de l’année 2014 (+18%), précise le Centre national de l’information et des statistiques des douanes (Cnis).

Pour le blé, la facture des importations s’est chiffrée à 1,36 md usd contre près de 1,24 md usd (+10%), tandis que les quantités importées ont augmenté en passant à 4,38 millions de tonnes contre 3,78 millions de tonnes (+16%).

Par catégorie de blés, les importations de blé tendre se sont établies à 879,54 millions usd (3,41 millions de tonnes) durant la première moitié de l’année 2015 contre 831,41millions usd (2,741 millions de tonnes) à la même période de 2014, en augmentation de près de 5,8% en valeur. La facture du blé tendre a, ainsi, représenté plus de 46% de la totalité des importations des céréales. Pour les importations de blé dur, la facture a augmenté à 482,31 millions usd (970.042 tonnes) contre 407,44 millions usd (1,04 million de tonnes), en hausse de 18,38% en valeur alors que les quantités ont diminué de 6,8%. Les importations de blé dur correspondent à plus de 25% de la facture globale des céréales.

Pour le maïs (semence et autres), les importations se sont chiffrées à 437,69 millions usd (2,13 millions de tonnes) contre 452,54 millions usd (1,78 million de tonnes), en baisse de près de 3,3% en valeur, mais la quantité a augmenté de près de 19,7%. Cette baisse en valeur est due essentiellement à un recul des prix mondiaux du maïs.

Concernant l’orge, l’Algérie en a importé pour 99,44 millions usd (412.067 tonnes) contre 78,36 millions usd (296.099 tonnes), en hausse de 27% en valeur et de plus de 43% en quantité. En 2014, la facture des importations des céréales s’était établie à 3,54 milliards de dollars, en hausse de 12% par rapport à 2013.

Lazreg Aounallah