Deuxième importateur de céréales en Afrique après l’Egypte, l’Algérie a réduit son recours au marché français pour répondre à la demande locale en produits céréaliers. Principal fournisseur du marché algérien en matière de céréales, la France a vu ses exportations de blé vers l’Algérie baisser durant le mois de septembre dernier. Selon les statistiques des débarquements de céréales françaises publiées, hier, les exportations de la France vers l’Algérie en la matière ont connu une baisse importante estimée à 47% durant le mois de septembre dernier, soit un recul de 0,7 million de tonnes par rapport à la même période de l’année précédente.
« Les exportations vers l’Algérie (premier débouché des blés français à destination des pays tiers) sont en diminution de 47 %, à un peu plus de 0,7 million de tonnes (contre 1,3 million de tonnes à fin septembre 2013, une campagne marquée par des exportations record vers l’Algérie)», indique l’Etablissement national des produits de l’agriculture et de la mer (France).
«Les chargements de blé tendre à destination des pays tiers atteignent 1,8 million de tonnes à fin septembre 2014, contre 2,4 millions de tonnes en 2013 et 1,7 million de tonnes en 2012 à la même époque. Après des mois de juillet et août dynamiques, le mois de septembre témoigne d’un ralentissement, avec seulement 0,6 million de tonnes chargées», explique la même source. « De ce fait, les volumes expédiés vers le Maghreb ne s’élèvent qu’à 0,8 million de tonnes, et ce, malgré des achats marocains de blé français en hausse par rapport à ceux des trois premiers mois de la campagne 2013/14».
L’organisme français n’a pas donné d’explications au sujet de cette baisse. Pour les spécialistes, la baisse de la production française est due à un fléau qui aurait affecté la majorité des champs de blé à l’Hexagone.
Selon les derniers indicateurs du marché local, les importations céréalières de l’Algérie oscillent habituellement entre 5 et 5,5 millions de tonnes par an pour une demande totale estimée à près de 8 millions de tonnes. La production locale en matière de céréales a connu une baisse remarquable cette année avec seulement 3,5 millions de tonnes, alors que les prévisions du département de l’agriculture sont à 4,9 millions de tonnes pour cette année. Les directions locales des services agricoles, relevant du ministère de l’Agriculture, revoient à la baisse leurs prévisions initiales et estiment à plus de 50% les pertes sur les champs affectés par la sécheresse.
Pour les observateurs, les importations algériennes en matière de céréales connaîtront une tendance haussière pour la période 2014/2015. La raison principale de cette évolution est la sécheresse qui, d’ores et déjà, compromet une large partie de la production locale. Les perturbations constatées au niveau des précipitations durant les mois d’avril et mai, dans les principales régions céréalières du pays, sont des facteurs devant alourdir la facture des importations algériennes en la matière dans les prochaines années.