Céréales d’origine mixte, L’OAIC suscite une grande panique en France

Céréales d’origine mixte, L’OAIC suscite une grande panique en France

La décision de l’Office interprofessionnel des céréales (OAIC) rejetant les céréales d’origine mixte à l’importation a suscité des inquiétudes de grande ampleur dans les milieux agricoles français au début de cette semaine.

Victime d’une récolte céréalière des plus médiocres après les intempéries qui ont sévi en Hexagone durant les mois de juin et juillet derniers, les autorités françaises en charge du secteur agricole ont pris l’initiative de recourir à l’importation de blés pour les mélanger à la production locale et honorer les contrats d’exportation qu’ils ont déjà engagés avec leurs partenaires étrangers, à leur tête l’Algérie qui est le principal importateur hors UE des céréales françaises.

Sans tarder, l’OAIC a adressé une correspondance à ses fournisseurs les informant de son refus ferme de s’approvisionner en céréales d’origine mixte. Laquelle réaction met dans la gêne les autorités et exportateurs français.

Depuis hier vendredi, les organisations professionnelles et syndicats agricoles de France sont nombreux à réagir au fur et à mesure à la décision de l’OAIC. Dans ce sillage, l’organisme français de gestion des risques des marchés, Agritel, par la voix de son conseiller, Alexis Poullain, reconnait que la qualité des céréales françaises est la problématique qui est au cœur de la récolte de l’année en cours. « La problématique de qualité ne doit pas être prise à la légère par les exportateurs français, mais il faut garder la tête froide ».

« Il incombe ainsi de traiter la question sans exagération, ni naïveté », a-t-il ajouté tout en soulevant l’hypothèse « d’une tentative de pression sur les prix de la part d’Alger (qui) ne peut pas être exclue».

De son côté, la fédération française des syndicats d’agriculteurs (FNSEA) recommande aux professionnels de la filière céréalière de « ne pas paniquer » et l’AGPB (Association des producteurs de blé), quant à elle, a demandé « la création d’un comité spécial pour gérer la commercialisation délicate de la récolte ainsi qu’un versement anticipé des aides de la PAC ».

L’association rappelle aussi que « tous les débouchés devraient pouvoir être approvisionnés en fonction de leurs besoins », une tâche délicate néanmoins dans la conjoncture actuelle avec les inquiétudes qui pèsent sur les capacités de la France à l’exportation.

Mêmes inquiétudes du côté de la Coordination Rurale mettant en garde « contre les répercussions financières ».

Mourad Allal