Centre psychopédagogique des inadaptés mentaux de Boghni (TIZI OUZOU) À quand un statut juridique pour l’établissement ?

Centre psychopédagogique des inadaptés mentaux de Boghni (TIZI OUZOU) À quand un statut juridique pour l’établissement ?

Les animateurs du centre ont lancé, pour réagir, un appel aux âmes charitables, aux autorités et au ministère de la Solidarité nationale, auquel un dossier a été remis en 2005 au sujet des besoins du centre. “Nous voulons l’extension du centre.”

À l’occasion de la Journée africaine de l’enfant coïncidant avec le 16 juin de chaque année, l’association des enfants inadaptés, qui gère la structure en collaboration avec la direction du centre psycho-pédagogique de Boghni, a organisé non seulement une cérémonie au profit des enfants, mais a procédé aussi à la réception des travaux réalisés au sein de cet établissement par le Rotary Club de Tizi Ouzou et l’association Inner-Well, à savoir l’étanchéité entière de tous les blocs et les aménagements en peinture intérieure et extérieure et l’aire de jeu. Grâce à ces deux associations à caractère humanitaire et aux donateurs, le centre psycho-pédagogique des inadaptés mentaux de Boghni, qui accueille cette catégorie de personnes de cinq daïras (Boghni, Tizi Gheniff, Draâ El-Mizan, Ouadhias et Maâtkas), a changé complètement de look. Car, faudra-t-il le souligner, depuis sa création en 1990, des âmes charitables lui venaient au secours, mais il faut dire qu’il a été laissé à l’abandon en raison du manque de prise en charge, notamment de la part des autorités. “Ce centre a été lancé en 1990 grâce à la bonne volonté des hommes et des femmes sensibles à ce genre de personnes. Mais ce qu’il y a lieu de dire aujourd’hui est que, vingt ans après, il n’a pas encore de statut juridique. Il n’est rattaché ni au ministère de la Solidarité nationale, ni à celui de l’Éducation nationale, encore moins à celui de l’Intérieur. À quand ce statut ?”, s’est interrogé un membre de l’association Tagmats, fondée par le regretté Ali Zammoum qui a accompagné les personnes ayant pris l’initiative de la création d’une telle structure en 1989. Pour en savoir plus sur les débuts de cette initiative, nous avons approché l’un des premiers membres du groupe. “C’est avec d’autres parents d’enfants inadaptés mentaux que nous avions commencé les contacts pour lancer un tel projet. Je vous cite au passage M. Tekkal et Mme Aït Merrar. Nous avions alors sollicité l’APC pour mettre à notre disposition cette école désaffectée, puis nous avions entamé les travaux de sa rénovation avec des moyens dérisoires. L’autre étape fut la signature avec la Cnas d’une convention dont les clauses étaient de concourir à hauteur d’aide d’une journée de fonctionnement pour chaque enfant. Nous avions ensuite recensé les enfants pouvant suivre cet enseignement et nous avions envoyé en France trois éducatrices pour une durée de trois mois de formation. Avec la contribution des parents, l’action fut lancée. Au fil du temps, nous avions pu faire beaucoup de choses, et aujourd’hui le flambeau est entre les mains d’autres personnes”, nous a répondu Derriche Mohand Améziane. De son côté, lors de sa prise de parole, M. Seddouk, en sa qualité de président de l’association, a tenu tout d’abord à remercier les deux associations ayant participé à la réalisation des travaux et tous ceux qui contribuent à soutenir le centre dans le seul souci de la prise en charge de ces enfants qui ont tant de besoins sur tous les plans. “Je regrette l’absence des autorités des localités d’où sont issus ces enfants. Si celles-ci étaient présentes, nous les aurions au moins sollicitées pour mettre à la disposition des enfants des moyens de transport, car beaucoup d’entre eux ont abandonné à cause de ce manque. Je dirai encore une fois que ce centre fonctionne aussi grâce à la Cnas qui verse 313 DA pour chaque enfant par jour. Je souligne aussi l’action réussie par l’association des futurs pharmaciens consistant en la création d’une salle de lecture pour cet établissement, de même l’association Tujya”, dira le président de l’association. Pour sa part, M. Djaroun, directeur du centre, a salué les efforts déployés par ces associations en allant jusqu’à dire qu’il était ému en voyant l’état de cette structure après un abandon amer. Ce centre accueille actuellement 77 enfants alors qu’à son inauguration il n’en avait reçu que sept. C’est dire l’importance d’une telle structure au moment où des enfants inadaptés sont abandonnés à leur sort dans leurs villages et douars. Les locaux se composent de six salles dont deux inadéquates, un réfectoire et des sanitaires. Bien sûr, il faudra souligner que l’âge des personnes accueillies dans ce centre varie entre six et trente-huit ans répartis en quatre ateliers spécialisés encadrés par un personnel de quinze fonctionnaires, dont sept éducateurs et éducatrices et quatre stagiaires. Dans cette intervention, M. Djaroun a évoqué aussi l’extension, dont les démarches sont en cours. Avant de quitter les lieux, les animateurs du centre ont lancé un appel, pour réagir, aux âmes charitables, aux autorités et au ministère de la Solidarité nationale, auquel un dossier a été remis en 2005 au sujet des besoins du centre. “Nous voulons l’extension du centre. De l’aide.”, tel est l’appel du premier responsable du centre psycho-pédagogique de Boghni.