• 40 enfants handicapés ne reprennent pas le chemin de l’école.
• Près de 8000 IMC dans la capitale et aucune structure adaptée pour leur prise en charge .
Le Centre de prise en charge d’enfants IMC (infirmité motrice d’origine cérébrale) situé à Bordj El Kiffan, seul établissement existant au niveau de la capitale pour ce type de handicap, n’a toujours pas ouvert ses portes trois mois après la rentrée des classes. Ce centre qui est une expérience originale et qui est l’œuvre d’une association de parents d’enfants IMC et de médecins, se heurte à de sérieux problèmes financiers.
Le soutien et l’aide des donateurs principale ressource de l’établissement se sont taris après cinq années de forcing afin d’assurer la pérennité de ses services et donc de son avenir. Près de 40 enfants handicapés se retrouvent ainsi otages d’une indifférence générale et d’une mal vie ressentie par eux seuls et leurs parents. Il faut dire qu’a chaque rentrée scolaire le centre est confronté à une incertitude quant à une éventuelle reprise des classes.
Depuis son inauguration en janvier 2005, les responsables ont toujours réussi à surmonter cet épineux problème des ressources grâce à d’énormes efforts de mobilisation. Ce n’est apparemment pas le cas pour cette année. La gestion du centre a changé de main depuis trois ans et les nouveaux responsables se trouvent dans l’incapacité d’amener des donateurs. Résultat, le personnel n’a pas été payé depuis plus de trois mois et l’établissement reste toujours fermé. Du côté du ministère, on réfléchit encore et toujours à la manière de sortir l’établissement de cette léthargie.
Les responsables du département de Saïd Barkat ne savent pas encore quelle est la meilleurr formule qui permettra au centre de rouvrir ses portes. On parle d’une reprise partielle de la gestion du Centre tout en maintenant la main mise de l’association sur l’établissement. Il est question de prendre en charge une partie de la masse salariale du personnel et laisser l’autre partie aux membres du bureau de l’association.
Mais est- ce réellement la solution ? Quant on sait qu’a la fin de l’année scolaire de l’année dernière, les membres de l’association étaient dans l’obligation de quémander la nourriture des enfants scolarisés chez les commerçants du coin. Lors d’une réunion tenue il y a un mois au siège même du ministère de la Solidarité nationale, les parents d’élèves ont exprimé leurs inquiétudes quant à l’impossibilité de pouvoir rouvrir le Centre de prise en charge de Bordj El-Kiffan sans l’aide consentie du ministère de la Solidarité.
Les responsables du département de Saïd Barkat se sont engagés à transmettre ces doléances au premier responsable du secteur . Complètement désorientés par cette situation les parents attendent une réaction de la tutelle pour réfléchir à d’autres actions.
Par ailleurs et dans une autre lettre adressée au Président de la République, les parents d’élèves interpellent le premier magistrat du pays à se pencher sur l’absence totale de prise en charge du type d’handicap de leur enfants. Ils sont en effet près de 8000 IMC (infirmité motrice d’origine cérébrale) dans la capitale et aucun établissement spécialisé pour leur prise en charge en dehors de ce Centre de Bordj El-Kiffan.
Il faut dire que le handicap des IMC est très lourd et nécessite une prise en charge pluridisciplinaire qui englobe la psychologie, l’ergothérapie, la kinésithérapie, l’orthophonie, la pédagogie,etc.
Ces besoins multiples exigent de l’argent, d’énormes efforts, beaucoup de moyens et de la patience, d’où l’absence de centres pour ces IMC.
Pour toute l’Algérie il existe quatre centres pour IMC, à Sétif, à Batna, à Oran et à Alger. Ils sont tous l’œuvre d’associations composées de parents, de médecins et de spécialistes. Il ssont plus de 40.000 IMC en Algérie.
Farida Larbi