Centre de presse d’El Moudjahid,Hommage à Zina Harraïgue au Forum de la Mémoire : L’engagement, un trait de famille

Centre de presse d’El Moudjahid,Hommage à Zina Harraïgue au Forum de la Mémoire : L’engagement, un trait de famille

À la veille de la commémoration de la Journée de l’émigration (54e anniversaire des manifestations du 17 octobre 1961), Le Forum de la Mémoire d’El Moudjahid, initié en coordination avec l’association Machaâl Echahid, a organisé, hier, une conférence historique sur la participation de la femme de l’émigration à la guerre de Libération nationale.

À la veille de la commémoration de la Journée de l’émigration (54e anniversaire des manifestations du 17 octobre 1961), Le Forum de la Mémoire d’El Moudjahid, initié en coordination avec l’association Machaâl Echahid, a organisé, hier, une conférence historique sur la participation de la femme de l’émigration à la guerre de Libération nationale. Lors de cette rencontre, un vibrant hommage a été rendu à la moudjahida Zina Harraïgue.



Convié à apporter son témoignage sur cette grande militante, du fait qu’il était son compagnon d’armes, avant d’être son mari, le Dr Amar Benaddouda, qui s’est exprimé devant une jeune assistance composée, notamment de stagiaires du centre de formation professionnelle de Hassiba Ben-Bouali, a de prime abord mis en avant toute la grandeur de la Glorieuse Révolution de Novembre 1954. Aussi, il souligne que «la Révolution a réussi grâce à deux choses importantes ; en l’occurrence : la foi et le sacrifice».

Le Dr Benaddouda rappellera, dans ce contexte, que les moudjahidine, tous les moudjahidine, étaient animés de cette foi. Ils ont cru en une chose impossible à l’époque ; celle de vivre libres, tout à fait libres et indépendants. Convaincus de la justesse de leur cause, ils n’ont lésiné sur aucun moyen  pour concrétiser ce rêve, qui deviendra une réalité, au mois de  juillet 1962.

Revenant au parcours de Zina Harraigue, le Dr Benaddouda signalera que cette moudjahida est née à Bejaia, en 1934 «et non pas en 1936 comme rapporté très souvent», a-t-il précisé. Zina Harraigue, qui a vu le jour dans une famille de révolutionnaires a grandit à Sétif où elle vivra, plus tard, les événements du 8 mai 1945.

A l’époque, elle n’avait que 11 ans mais les massacres de cette fatidique date  resteront à jamais gravés dans sa mémoire. C’est d’ailleurs en cette même année, que sa famille, tous des militants, émigre en France, à Saint Etienne, plus exactement.

Là bas, elle devient déléguée syndicale CFTC des ouvriers algériens de l’usine où elle travaille comme ouvrière à la chaîne.

Depuis la création de la Fédération de France du FLN, Zina Herraigue y milite très activement, avec son frère Omar. Zina était d’abord un agent de liaison entre  les villes de Saint-Etienne et Paris. «Sa spécialité : Transporteuse de bombes».

La foi et le sens du sacrifice guidaient ses pas et pendant qu’elle transportait des bombes, de l’argent, etc., certes avec la peur au ventre, cependant, elle le faisait avec cette conviction qu’un jour l’Algérie deviendra indépendante. Elle milite ainsi de 1957 et jusqu’en mai 1960 où elle fut arrêtée avec 5 autres militantes. En février 1961, elle s’évade de la prison de la Roquette à Paris et rejoint ensuite le Maroc.

Elle y restera une année et en 1962, elle revient au pays, témoigne le Dr Benaddouda, qui a également évoqué le souvenir de cette artiste chanteuse Catherine Sauvage, qui avait hébergé Zina Harraigue. Mais malheureusement elle en a payé le prix fort pour cette aide.

Elle a été interdite de chanter, elle a sacrifié sa carrière pour une cause juste.  S’adressant ensuite aux générations montantes, il relève que nos aïeux se sont procurés la clef de l’indépendance. «Pour votre part, poursuit-il, vous devez vous doter de la clef du meilleur avenir pour le pays».

A la clôture de la rencontre, le forum de la mémoire a honoré la famille de Zina Harraigue. Cet hommage est destiné également en cette même occasion à toutes ces militantes algériennes issues de l’émigration qui ont lutté, pour l’indépendance du pays. Elles méritent tous les honneurs.

Soraya Guemmouri