Le Centre commercial de Bab Ezzouar est-il devenu un espace de franchise exclusive pour les marques françaises? C’est ce que le laisse croire, le nombre important et en perpétuel croissance des marques françaises, qui y sont installées ou qui projettent à y ouvrir des boutiques.
Il y a quelques jours, c’est la marque Lacoste qui a ouvert une boutique au Centre de Bab Ezzouar.
La marque au crocodile représentée par Omega-Distribution, Slim Othmani, le patron des Nouvelles conserveries algériennes (NCA) à Rouiba, qui participe à l’opération «à titre personnel», et Salim Hammiche, le patron de Playmod, distributeur de Nike, Geox et Lacoste a ouvert une boutique, d’une superficie de 125 mètres carrés. D’autres marques françaises vont également ouvrir des boutiques dans ce Centre commercial, apprend-on.
Selon notre source, il s’agit des lunettes Alain Afflelou, des draps Carré Blanc, des couverts Guy Degrenne et de la vaisselle Geneviève Lethu, entre autres produits typiquement français.
Dans tous les cas de figures, le Centre commercial de Bab Ezzouar n’a jamais fait l’unanimité au sein des organisations des chefs d’entreprise algériens. A cause justement de la « discrimination»
opérée par la Société des Centres commerciaux d’Algérie (SCCA), qui a réservé la grande majorité des boutiques à des marques franchisées étrangères et surtout françaises. Le Forum des chefs d’entreprises (FCE) était le 1er à se rebiffer contre cet état de fait dénonçant la mainmise des marques étrangères franchisées sur le Centre.
«Ce n’est pas normal d’exclure la production nationale», déclare-t-on. On apprendra également que la SARL MANSEL DISTRIBUTION, de Said Hamdine a acquis plusieurs titres pour la commercialisation des marques française, voire l’exclusivité. La question qui prête à discussion : est ce que cette boite de distribution est devenue un franchisé typiquement français
Stratégie d’expansion de SCCA
La SCCA a ouvert ce grand Centre commercial huppé en Algérie, alors que les salaires sont bas, loin des prix des marques affichées ! Questionné lors de l’ouverture par la presse, Alain Rolland, managing director de la société suisse Valartis et président de la SCCA, a déclaré «qu’il faut s’attendre malgré tout à une affluence du public, qui aura une variété d’offres de produits locaux et internationaux, tout en affirmant qu’il mise davantage sur la clientèle locale, que sur les touristes et les opérateurs étrangers».
Encore interrogé sur la faiblesse du pouvoir d’achat des Algériens et ses répercussions sur la rentabilité de ce projet commercial, le même responsable avait répondu que «en plus des achats touristiques qui seront réalisés occasionnellement par les touristes et les hommes d’affaires de passage à Alger, nous comptons énormément sur les achats qui seront effectués quotidiennement par le public algérien».
En fait, la société suisse vise une clientèle riche…ou les nouveaux riches, comme l’ouverture de plusieurs centres en Russie et dans plusieurs pays de l’Europe de l’Est, alors que le niveau de vie n’est pas meilleur que celui des Algériens.