La Centrale syndicale tourne le dos au projet de « privatisation »!

La Centrale syndicale tourne le dos au projet de « privatisation »!

Les conséquences de l’instruction -attribuée à la présidence de la République- portant annulation du processus d’ouverture du capital des petites et moyennes entreprises (PME) continuent de faire polémique.

Le ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi a affirmé que la privatisation relève des prérogatives du président de la République, au moment où le secrétaire de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd a dit qu’il saluait toute décision émanant du chef de l’Etat, refusant ainsi de s’exprimer sur le dossier de privatisation.

Cela intervient 72 heures avant la tenue d’une réunion qui regroupera le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, le Sg de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd et le président du FCE, Ali Haddad.

« L’ouverture du capital des entreprises publiques relève des prérogatives du président de la République », a indiqué Yousfi, ajoutant qu’  » Aucune ouverture de capital, aucune privatisation d’une entreprise nationale ne sera faite sans l’accord de Monsieur le président de la République, et ce sont ses prérogatives ».

« Bouteflika nous a ordonné de le consulter pour toute décision, notamment en ce qui concerne l’ouverture du capital des entreprises publiques, à ce qu’il soit mis au courant avant de prendre une décision et à ne plus décider sans le consulter », a fait savoir le ministre de l’Industrie.

Ainsi, Yousfi a laissé entendre à demi-mot que Bouteflika n’a toujours pas dit son dernier mot au sujet de la privatisation.

« Bouteflika a informé l’Exécutif que la décision finale de la privatisation était soumise à son approbation », a-t-il dit devant la presse, en s’abstenant de s’attarder longuement sur ladite directive.

Abondant dans le même sens, le patron de l’UGTA a salué depuis Bordj Bou Arreridj la décision, tout en refusant de se prononcer sur le projet de privation qu’il a pourtant défendu bec et ongles lors de la dernière tripartite.

« Les décisions économiques relèvent exclusivement des prérogatives du président de la République », a-t-il affirmé sans pour autant balbutier un seul mot sur l’annulation des décisions d’Ouyahia par le président Bouteflika.

Rappelons que la décision d’ouverture du capital des entreprises publiques à l’actionnariat privé annoncé le 23 décembre dernier a suscité une grande polémique parmi la classe politique, la classe ouvrière et les syndicats.

Par conséquent, l’Exécutif s’est empressé de rassurer l’opinion publique qu’il n’y aurait pas des suppressions d’emploi, sachant que les opposants à la décision ont mis en garde contre la répétition du scénario de 1997 où 400.000 emplois  ont été supprimés sous la pression du Fonds monétaire international (FMI).

Force est de noter que le trio (Ouyahia/Sidi Saïd/ Haddad) aura à éclairer ce mercredi l’occasion de la « conférence sur la transition énergétique – stratégie des énergies renouvelables à l’horizon 2030 » au palais des expositions à Alger- l’opinion publique sur cette décision, qui a pris une tournure plutôt politique qu’économique.