Centrafrique / Conséquences de la crise, Exode massif des Tchadiens

Centrafrique / Conséquences de la crise, Exode massif des Tchadiens
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Happés par la spirale des tueries intercommunautaires, les très nombreux Tchadiens installés en Centrafrique rentrent désormais en masse dans leur pays.

Un exode qui marque un nouveau palier dans le déchirement de la société centrafricaine. Les civils tchadiens qui fuient craignent d’être victimes de représailles de milices d’autodéfense locales chrétiennes ou de foules les accusant de connivence avec les ex-rebelles, majoritairement musulmans, de la Séléka qui ont chassé le président François Bozizé du pouvoir en mars 2013. Un convoi de plusieurs dizaines de voitures remplies de ressortissants tchadiens a quitté, samedi, Bangui, pour prendre la direction du Tchad sous les huées hostiles et menaçantes d’habitants de la capitale centrafricaine, ont constaté des journalistes de l’AFP. Le même phénomène est constaté à Bangui où dans la journée, un habitant, lançait au passage d’un camion bondé de familles tchadiennes quittant la capitale: «ils sont venus détruire le régime chrétien, nous on va détruire le régime islamique! On va les tuer, tous!». Dans ce même quartier, des centaines de personnes ont pillé la maison et le garage d’un responsable de l’ex-Séléka. «Les Séléka nous ont tout volé ! Maintenant, on récupère!», affirmait l’un des pillards. Faiseur de roi en Centrafrique, N’Djamena a armé et soutenu la Séléka, dont certains combattants viennent du Tchad, selon plusieurs observateurs, dix ans après avoir favorisé le coup de force de François Bozizé. «Ce qui se dit dans la presse est une manipulation. Le Tchad est en RCA depuis 20 ans. Le Tchad n’a pas un agenda sur la RCA», s’est insurgé de son côté le ministre tchadien des Affaires étrangères, Moussa Faki Mahamat, ajoutant: «je lance un appel au peuple centrafricain de ne pas se laisser manipuler par des politiciens qui ont échoué.» Le gouvernement du Tchad, dont des centaines de milliers de ressortissants sont établis en Centrafrique, a lancé un pont aérien depuis une semaine et a déjà évacué près de 3 000 personnes par avion, selon l’Organisation internationale des migrations (OIM).



Hier dans la soirée, c’est l’Union africaine (UA) qui a tenu à apporter un soutien clair à N’Djamena en saluant les actions en Centrafrique de l’armée tchadienne. «Tout ce qui se raconte sur le contingent tchadien, nous à l’UA nous ne le croyons pas : nous soutenons l’armée tchadienne, nous saluons ses actions et nous l’encourageons dans sa mission au sein de la Misca», la force africaine en Centrafrique, a déclaré le Commissaire à la Paix et la Sécurité de l’UA, Ismaël Chergui. Il s’exprimait lors d’une conférence de presse à Bangui à l’issue d’une réunion de membres du groupe international de contact sur la Centrafrique.

R. I. / Agence

LG Algérie