Centenaire de Slimane Azem: Grandiose gala aux Ouadhias

Centenaire de Slimane Azem: Grandiose gala aux Ouadhias

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Le gala artistique sera suivi d’une semaine culturelle à partir de mardi et qui s’étalera jusqu’à samedi prochain dans le chef-lieu communal de Agouni Gueghrane.

La commémoration du centenaire de la naissance du maître de la chanson kabyle, Slimane Azem, a officiellement et concrètement débuté dans la soirée de vendredi à hier dans la wilaya de Tizi Ouzou. Les activités ont commencé avec l’animation d’un grandiose gala artistique au stade communal des Ouadhias.

L’événement a drainé des centaines de spectateurs. Ces derniers sont venus rendre hommage à un poète hors pair. Ce premier événement, qui sera suivi d’une semaine culturelle à partir du 28 août et qui s’étalera jusqu’au 1er septembre dans le chef-lieu communal de Agouni Gueghrane, dans la même wilaya, a été une réussite totale à la hauteur de l’aura qui est celle de Slimane Azem.

C’est à 21 heures vendredi dernier que les artistes et le public se sont donné rendez-vous au stade communal des Ouadhias pour se rappeler et évoquer le monument et l’un des piliers de la chanson kabyle, voire de la chanson algérienne, puisque Slimane Azem compte parmi les meilleurs artistes algériens, faut-il en douter.

La tête d’affiche de ce spectacle n’a été autre que la coqueluche des jeunes mélomanes, Ali Amrane, très présent ces derniers temps sur la scène artistique aussi bien en Algérie qu’à l’étranger. Les organisateurs ont invité, à cette occasion, d’autres chanteurs, dont certains sont connus pour être d’excellents interprètes des chansons de Slimane Azem. Ainsi, en plus de Ali Amrane, le stade communal des Ouadhias a accueilli les belles voix de Sofiane Bouchicha et Djilali Toumert.

Les trois artistes ont répondu volontiers présents à la sollicitation des organisateurs pour honorer la mémoire de Slimane Azem qui a écrit les plus beaux poèmes de la chanson kabyle. Il faut dire que les organisateurs n’ont pas lésiné sur les moyens pour que cet événement soit dénué de bricolage. Pour rappel, les organisateurs de ce premier hommage, qui sera suivi de tant d’autres tout au long de cette année, sont l’Assemblée populaire communale des Ouadhias et Berbère télévision (Brtv).

Les trois artistes ont repris merveilleusement, voire magistralement dans certains cas, les plus célèbres des titres de Slimane Azem et le public a été vraiment bien servi. L’entrée à ce spectacle a été gratuite. Ce qui a permis à des centaines de jeunes, voire de moins jeunes, d’y accéder et de passer d’agréables moments, tout en découvrant ou en redécouvrant les chefs-d’oeuvre de l’artiste de l’exil. Ceux qui n’ont pas pu faire le déplacement jusqu’aux Ouadhias avaient une autre possibilité de suivre en direct ce vibrant hommage. En effet, le gala a été retransmis en direct sur Berbère télévision (Brtv). Par ailleurs et à partir de mardi prochain, sera donné le coup d’envoi officiel de l’année commémorative du centenaire de la naissance de Slimane Azem, organisée par l’Assemblée populaire communale de Agouni Gueghrane, région natale du poète. Le maire de cette localité a indiqué, hier, à la presse que cette semaine culturelle n’est qu’une première étape, parmi tant d’autres activités, qui auront lieu durant 12 mois jusqu’au mois d’août 2019. Plusieurs associations culturelles et comités de villages seront associés à cet événement, selon le même maire.

Ce dernier a précisé que cette première semaine culturelle qui se terminera le 1er septembre sera ponctuée par des conférences-débats, des galas, des pièces de théâtres ainsi que des tables rondes sur la vie et l’oeuvre de Slimane Azem, sans oublier bien sûr les expositions de photos et d’articles de presse sur cette légende immortelle de la chanson kabyle. Concernant les artistes et les chercheurs qui animeront cet événement, le maire de Agouni Gueghrane a précisé que le comité d’organisation a invité des artistes et des universitaires des quatre coins du pays, notamment des régions berbérophones à l’instar de Batna et de Ghardaïa.

Pour rappel, Slimane Azem est né le 18 septembre 1918 au village Agouni Gueghrane près des Ouadhias dans la wilaya de Tizi Ouzou. Dès son adolescence, il se passionne pour les fables de La Fontaine qui le marqueront à jamais dans presque toute son oeuvre poétique. En plus de l’exil et de l’amour de la patrie, Slimane Azem a chanté de nombreux textes philosophiques sur le sens de la vie et son absurdité. Slimane Azem a écrit des textes immortels sur une infinité de thèmes. Il demeure le repère de la majorité des chanteurs kabyles qui ne cesse de s’inspirer et de puiser de son répertoire aussi bien poétique que musical.

Le dernier à avoir repris l’une de ses chansons dans son nouvel album n’est autre que le célèbre chanteur Mohamed Allaoua.

Slimane Azem qui n’est plus revenu au pays natal après des décennies d’exil malgré son désir ardent de le faire, est décédé à l’âge de soixante-quatre ans, le 28 janvier 1983, en France où il y est enterré.