Censure des activités politiques à la radio Soummam de Béjaïa : Les journalistes interpellent le DG de l’ENRS

Censure des activités politiques à la radio Soummam de Béjaïa : Les journalistes interpellent le DG de l’ENRS

Par Oubira L.

Le collectif des journalistes de radio Soummam de Béjaïa en ont gros sur… le cœur ! Face aux marches grandioses contre le cinquième mandat et le système, notamment celle du 22 février à Béjaïa, qui ont drainé des centaines de milliers de personnes et que leur radio a “ignorées”, ils ont décidé d’interpeller par écrit le DG de la radio algérienne.

En effet, lors d’une assemblée générale des journalistes de cette station, ces derniers ont adressé une lettre pour protester contre la censure de ces événements. “Nous, collectif du personnel de radio Soummam, tenons à vous informer que notre conscience professionnelle ne nous permet pas, un jour de plus, de continuer à occulter une couverture objective et neutre des contestations qui se passent à quelques mètres du siège de notre station, en cette période que vit notre pays”, lit-on dans la missive de nos confrères adressée à leur DG et au directeur de leur radio.

Nos confrères se disent “interpellés par leur conscience professionnelle sur ce ratage des derniers événements, qui est indépendant de notre volonté”.

En outre, ils estiment : “Nous avons failli dans notre mission d’assurer un service public, selon le cahier des charges, qui est après tout une radio au service du citoyen.”  Les journalistes de ladite station n’ont pas manqué de lui rappeler les tristes événements du Printemps noir 2001. “Les tristes souvenirs des manifestations du 27 mai 2001 sont une leçon à retenir”, écrivent-ils.

En effet, il serait bon de le rappeler car lors de ce Printemps noir, la station avait été incendiée par les manifestants en furie pour avoir boudé les manifestations sanglantes. “Nous avons décidé de couvrir les prochaines manifestations. Nous sommes au service de la société”, nous a déclaré un confrère.

Contacté par nos soins, le directeur de la station locale de Béjaïa, Mohamed Manouchi, a refusé tout commentaire. Ce dernier, à l’instar des autres directeurs des radios locales, aurait reçu des instructions verbales de la part de son DG, lui demandant de passer sous silence toutes les manifestations contre le cinquième mandat de Bouteflika et pour le départ du système, affirment des sources proches de ce média public.

L’histoire retiendra que ce vent de contestation dans le service public d’information, qui fera sûrement tache d’huile, est soufflé par notre consœur Meriem Abdou, rédactrice en chef à la Chaîne III. Honneur à elle et charge à nous pour qu’elle ne soit pas isolée dans son combat pour le respect de l’éthique et des règles déontologiques de notre noble métier. D’autant plus que son émission hebdomadaire “Rendez-vous avec l’histoire” est suspendue. Une sanction qui ne dit pas son nom.