Célibataires, elles partent ailleurs attirées par le mythe européen : Ces femmes à l’assaut de nouveaux rivages

Célibataires, elles partent ailleurs attirées par le mythe européen : Ces femmes à l’assaut de nouveaux rivages
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Partir seule vers l’émigration en tant que femme célibataire est un phénomène récent lié à l’évolution des mœurs et des mutations sociales auxquelles la société algérienne ne peut plus se soustraire.

Le système patriarcal accuse des fissures dans son homogénéité rassurante et stabilisatrice de la cellule familiale. Avec la mondialisation et ses possibilités séduisantes effrénées, il se fait de plus en plus ressentir comme une entrave.

Cela se traduit souvent pour les filles par la rupture d’avec l’identité culturelle et les attaches familiales, d’où le besoin d’un départ vers d’autres cieux. «Un aller sans retour !» jubile cette étudiante, au sortir d’une administration adaptée à la délivrance des visas, brandissant son passeport comme une arme vers le ciel. L’Eden c’est là-bas. Les villes lumière, les plus belles avenues du monde, la liberté pour s’épanouir, c’est justement là-bas.

Le mythe est bien huilé par les chaînes européennes satellitaires qui déversent les images de films et feuilletons où la facilité de la vie, le luxe, le faste, le bonheur se ramasseraient à la pelle. La vie à l’occidentale idéalisée, rêvée constitue un des points forts de l’imaginaire des futures émigrées. Seulement la réussite n’est pas à la portée de toutes. Que d’attentes, d’espoirs se sont brisés contre le miroir aux alouettes.

Pour les unes elles avaient tout ce qui peut faire leur bonheur sur cette bonne vieille terre d’Algérie : parents aisés ou bien placés et facilitation de l’existence jusqu’au moindre papier administratif. Malvie, dèche, besoin, combat continuel pour les autres. Elles ont été plusieurs celles qui ont largué les amarres attirées par le chant des sirènes.

Point d’eldorado mais une vie de labeur. Le leitmotiv «métro boulot dodo» s’inscrit désormais dans leur agenda routinier.

L. N.