Célébration du Mawlid Ennabaoui : et l’étoile apparait

Célébration du Mawlid Ennabaoui : et l’étoile apparait

La foi, la fête et le bizness…

La naissance du Prophète (QSSSL) n’est assurément pas un événement tout à fait comme les autres. Raison de plus pour le célébrer comme il se doit : autant sur le plan de la piété et de la dévotion, que sur le registre des réjouissances.

Car en ce jour béni d’entre tous et pour cause la oumma est conviée à dresser une bonne table pour cette circonstance majeure et s’emplir, partant, de spiritualité. Au vrai toutes les conditions sont réunies pour resserrer les liens familiaux quelque peu distendus pour raison de facteurs endogènes et exogènes outre le besoin naturel et irrépressible pour tout musulman de nourrir et consolider sa foi. Pendant que les enfants, eux, sont tout simplement rois et maîtres de crémonie. Faisant l’objet de toute l’attention et la sollicitude voulues. C’est aussi l’occasion pour eux de franchir un cap décisif dans leur jeune parcours en s’en allant souvent accompagnés de leurs parents et proches du côté de la mosquée pour se faire circoncire. Même s’il s’en trouve parmi ces mêmes bambins sans doute pour éviter les traumatismes pour subir le même « traitement » à domicile sous le regard attendri, attentionné et protecteur de leurs parents. Belle opportunité aussi pour remettre au goût du jour les bons petits plats traditionnels et surtout les fameux gâteaux et autres préparations spécial mouloud dont raffolent tout autant les adultes que les enfants : ‘acida, zgougou et krima trônent majestueusement sur la meida avant d’être « engloutis » en deux temps trois mesures. Et pour cause… Pour ne pas être en reste si l’on ose dire, nos reporters répondant aux doux prénoms de Farida, Samia et Mohamed vous convient gracieusement qui plus est à la découverte de tous les aspects liés à cette fête : foi, ferveur et bizness… Puisque ce versant a pris également de l’ampleur en imposant toute sa panoplie de pétards et autres panoplies d’edxplosifs… Bonne fête à tous et côté foi et côté papilles gustatives, les deux n’étant pas incompatibles…

A. Zentar

Naissance du prophète (QSSSL) Et l’étoile apparaît

L a célébration de l’anniversaire de la naissance du Prophète Mohammed (QSSSL) coïncide cette année avec le 14 février 2011 afférent au 12 jours du mois lunaire « Rabie El Awal ». Lors d’un voyage au Sham, Abd El Moutalib (grand-père du prophète) accompagné de trois de ses hommes, rencontra un rabbin sur sa route. Lorsque ce dernier comprit qu’ils venaient de la Mecque, il leur dit : « De votre ville sortira un prophète qui s’appellera Mohammed ». Les trois hommes se jurèrent que le premier qui aura un enfant, il l’appellerait Mohammed.

Ce fut Abdel Moutalib qui eut le premier, un petit-fils Mohammed (QSSSL). Lorsque Lalla Amina porta en son sein Le Prophète, elle reçut la visite d’un ange qui lui dit : « Tu viens d’engendrer le meilleur de cette communauté. Quand tu le mettras au monde, tu diras : Je prie Dieu Unique de le protéger contre tous les envieux. La preuve de ce que j’avance sera confirmée lors de sa naissance qui sera accompagnée par une lumière qui éclairera les palais de Bosra au Sham, appelle-le alors Mohammed, le loué, car il sera loué par tous ceux se trouvant dans les cieux et sur la terre. Le prophète Mohammed naquit en l’an 571 du calendrier Grégorien. Lalla Amina ne ressentit aucune douleur lors de sa grossesse. Lorsque le Prophète naquit, il sortit en s’appuyant sur ses mains, la tête levée au ciel. Tout le monde constata qu’il était circoncis et que le cordon ombilical était déjà coupé. L’envoyé de Dieu était orphelin de père.

Ce dernier mourut chez ses oncles à Médine, après une longue maladie, quelques semaines seulement avant la naissance de Mohammed. En Perse, l’actuel Iran, le feu sacré que les rois mages adoraient s’était éteint et des églises s’écroulèrent. Hassan Ibn Thabet, qui sera plus tard le poète du Prophète, rapporta : « Quand j’étais dans la région où se trouvaient les juifs (Médine), j’ai vu un rabbin monté sur un mur et qui s’écriait : « Ô communauté des juifs ! En ce jour est apparue l’étoile de Ahmed ». Les juifs avaient la manie de scruter le ciel presque sans arrêt car ils savaient qu’à la venue du prophète Ahmed, il y aurait une étoile qui n’apparaîtrait qu’à sa naissance. Le jour de sa naissance coïncida avec l’invasion par Abraha Al Ashram du Yémen et ses éléphantiers qui voulaient envahir la Mecque et démolir la Kaaba. Dieu leur envoya les oiseaux de Babel qui les inondèrent de pierres d’argile brûlantes qui les écrasèrent tous.

Farida larbi

Retour vers nos souvenirs

Un repas très spécial… des bougies partout… bkhour, Encens, djaoui et ambar embaument nos maisons, plus tard thé avec des fruits secs et frais, dans une ambiance pleine de douceur. La plupart des familles algériennes procèdent durant la nuit du Mawlid Ennabaoui à la circoncision de leurs enfants qui sont vêtus de costumes traditionnels pour la rituelle cérémonie du henné à la lumière des bougies. Le Mawloud Ennabaoui est pour nous une occasion de célébrer l’envoyé d’Allah .

Bien que nous prions sur le prophète tous les jours, le jour du Mawloud est une occasion spéciale pour nous d’exprimer notre affection et notre amour profond au plus noble des envoyés. C’est aussi une occasion en or d’intéresser les enfants à cet événement et de les convier à cette fête qui fait le bonheur des petits et des grands. Dans certaines régions du pays, la fête est collective avec des processions aux flambeaux comme à Constantine ou comme à Cherchell où défilaient des embarcations ornées de lanternes colorées ou des barouds comme dans la ville de Beni Abbès qui draine des milliers de personnes du Sud et du Nord pour assister à cette fête religieuse. On écoute aussi des hadiths et on se recueille pour la récitation du Coran dans les mosquées ou zaouiattes. Les associations de bienfaisances organisent en ce jour des repas aux pauvres et aux nécessiteux, certains font la zakat pendant ce jour et l’offre aux nécessiteux. « C’est une occasion de replonger dans la vie du Prophète et de ses compagnons ce qui nous permet de mieux vivre nos épreuves au quotidien et d’en tirer les enseignements. L’intérêt ne réside donc pas dans la manière de célébrer cet événement mais dans la concrétisation de la sagesse du prophète par rapport à notre vie » nous dira cette grand-mère qui passe la soirée du Mouloud à raconter les réalisations de Mohamed à ses petits-enfants. « Il est des questions qu’il est bon de se poser a cette occasion, pour faire un point, une introspection sur ce que l’on a pu réaliser, mis en application. Plus qu’un rappel, il nous faut réfléchir sur notre situation en tant que croyante, penser à notre état spirituel : ai-je évolué ? Que dois-je faire pour me rapprocher un peu plus de Dieu ? Quelles sont mes priorités ? Autant d’interrogations qui doivent nous tirer vers le haut et permettre un vrai changement » dira cette autre mère de famille .

Farida larbi

Henné et friandises dans les écoles

L’esprit du prophète Mohamed (QSSSL) plane sur tous les quartiers d’Alger, toutes les villes, les petites bourgades de l’Algérie et jusqu’au fin fond du désert, en ces jours bénis. L’odeur de sainteté de ces jours, dégagée par l’événement est de plus en plus présente et ressentie, au fur et à mesure que le Mawlid Ennabaoui approche. Les senteurs d’ambre et de musc fusent de partout pour donner à la ville l’empreinte festive de cet événement qui représente beaucoup pour les bambins comme pour les adultes. El Mawlid Ennabaoui, l’hôte prestigieux est déjà là, depuis quelque temps. Les rues se sont mises aux couleurs de la fête bien ancrée dans la culture de l’Algérien, quelle que soit sa région géographique. Célébrer El Mawlid est même perçu comme une obligation morale et bien plus et qu’un rituel que l’on doit s’acquitter ou accomplir. A chacun sa méthode. A chacun ses moyens pour honorer cette tradition séculaire, jalousement gardée et transmise de père en fils. A chacun, sa manière de faire la fête. A vrai dire, il n’y a pas que les magasins, les marchés et les foyers qui se mettent dans l’air de cette fête spirituelle, mais aussi les écoles et les crèches qui se mettent de la partie pour faire vivre aux enfants cet événement.

Les établissements scolaires aux couleurs du Mawlid

Les enseignants, en effet, consacrent des séances à l’œuvre du prophète Mohamed ou encore sollicitent les élèves pour faire des exposés sur le prophète et certains établissements vont jusqu’à organiser des manifestations culturelles pour approfondir les connaissances des écoliers. Il faut dire que les élèves du préscolaire et du primaire sont les plus ciblés. Il s’agit, de valoriser l’événement et inculquer à l’enfant l’amour du prophète et les principes de sa religion. Les institutrices à l’école et les éducatrices dans les crèches tracent ainsi un programme à la hauteur de l’événement. Tamina, gâteaux et autres friandises, limonade, henné seront au rendez-vous. En effet, dans certains quartiers, pour donner une touche de fête et de gaieté au Mouloud, les institutrices parent les petites mains des filles et même des garçons de henné qui symbolise la joie. C’est le cas dans certains quartiers populaires qui tiennent à commémorer cette fête à travers la création d’une ambiance conviviale, avant tout dans l’établissement et surtout faire connaitre la vie et l’œuvre du dernier des messagers. Au niveau des quartiers de Bab El Oued et de Baraki, pour ne citer que ceux-là, jeudi dernier, les enfants se sont donnés à cœur joie, à l’accomplissement des rituels de l’événement et des festivités qui marquent le jour de la naissance du prophète (QSSSL). Tamina, bougies multicolores et multiformes allumées, accompagnées de la bonne humeur des institutrices et des instituteurs, donnent à l’événement un cachet bien particulier. En plus de l’aspect festif, les écoliers ont droit ainsi à une leçon sur le sens du Mouloud mais aussi l’objectif recherché à travers cette évocation. Si dans certains établissements, il est de coutume de commémorer l’événement, et est même inscrit parmi leurs activités pédagogiques, ce n’est pas le cas pour d’autres qui préfèrent plutôt se limiter aux programmes scolaires. Une institutrice de l’école primaire de Sebbala, affirmera qu’aucune activité n’est à l’ordre du jour au niveau de l’établissement où elle enseigne avant de poursuivre qu’avant de rejoindre l’établissement en question, il y a quatre ans, elle était dans une école à El Kettani, dans le quartier de Bab El Oued où tout le monde ; directeur, enseignants, élèves et parents d’élèves mettaient la main à la pâte pour réussir l’événement. Au de là de l’ambiance festive que procure le Mouloud pour faire découvrir à l’enfant sa religion, insistera t-elle. Et d’une pierre deux coups, dira t-elle, les enfants s’amusent et s’informent. C’est une manière de joindre l’utile à l’agréable. Aujourd’hui, cette institutrice va jusqu’à imputer la réticence et le refus d’organiser des activités de ce genre dans les établissements scolaires par certaines voix qui s’élèvent contre la commémoration de l’événement considéré comme habitudes et comportement étrangers à la religion.

Les jeunes aveugles de l’école d’El Achour célèbrent cette année le Mouloud chez eux

Contrairement aux années précédentes, cette école n’a rien prévu pour cette année. Pour la simple raison que le Mouloud coïncide, cette année avec le week-end. Le magasinier de l’établissement, M. Mohamed Benaïssa précisera que la commémoration de l’événement fait partie des mœurs de l’école mais cette année c’est une exception en raison du repos hebdomadaire, avant de poursuivre que l’école compte 166 élèves, dont 128 des internes en provenance de Blida, Tizi-Ouzou, Tipasa, Bouira, Médéa et Msila. Il ajoutera que chaque année une cérémonie est organisée au profit des pensionnaires des lieux, en partenariat avec des associations caritatives, à l’image de l’association « Souk ». Rechta, couscous, chakhchoukha garnissent la table de l’école ainsi que les incontournables bougies et tout le décor qui va avec.

El Mawlid Ennabaoui, est une journée spéciale à partager en famille, autour d’une ambiance et d’un décor de quoi ravir les grands et les petits qui n’hésitent pas aujourd’hui, à mettre le paquet pour vivre le jour de la naissance du prophète et en faire un événement tout en couleurs. Bon Mouloud à tous et à toutes !

Samia D.

11 conteneurs de produits pyrotechniques saisis par les douanes

Depuis le début de l’année, plusieurs conteneurs de pétards ont été saisis par les services des douanes et de sécurité qui ne sont pas au bout de leurs surprises. Les quatre premières semaines de l’année courante, la même marchandise prohibée dont la fabrication d’origine chinoise transite par de nombreuses régions du monde pour, enfin, finir sur les tables de fortunes de nos jeunes qui s’adonnent à cœur joie à commercialiser ces produits dangereux pour la santé des citoyens.

Selon la douane algérienne, 9 conteneurs de la marchandise prohibée ont déjà été récupérés et cela grâce aux services techniques des éléments à l’uniforme gris sur la base d’informations précises faisant état de la présence de conteneurs de 40 pieds de pétards et autres types pyrotechniques. La valeur globale des saisies est de l’ordre de 450 millions de dinars (45 milliards de centimes).

Il y a trois jours de cela, les douaniers ont mis la main sur quatre conteneurs en provenance de Chine dont trois au Port d’Alger et un à Annaba et des saisies un peu partout dans les villes algériennes.

Après vérification, les services des Douanes ont découvert cette marchandise dans trois conteneurs déclarés comme transportant des produits divers tels que des vêtements et des parapluies. Le contrôle par scanner a révélé en effet, la présence de produits pyrotechniques.

Les conteneurs saisis dissimulés prés d’un million de paquet pyrotechniques qui allaient être proposés sur le marché informel à des prix exorbitants, parfois 6 fois le prix d’achat en première main. Ainsi, à l’approche de la célébration du Mawlid En Nabawi, dimanche prochain, la commercialisation illicite de ces produits dangereux a atteint de grandes proportions un peu partout, au point ou dans chaque quartier des grandes villes, des tables de fortune sont installés sur lesquelles des pétards sont exposées.

Impliquées dans la contrebande de produits pyrotechniques, 50 personnes ont été interpellées dans plusieurs wilayas du pays par les services de la Gendarmerie nationale. Les villes dans lesquelles les saisies ont été opérées sont El Tarf avec 51.000 paquets de pétards récupérés, Ouargla avec 36.400 paquets, Mila avec 32.000 unités, à Batna avec 22.650 unités, et Sétif avec 11.000 unités qui étaient dissimulés dans de gros sacs par trois personnes qui ont révélé que la marchandise en question allait être écoulée dans la commune d’El Eulma.

Selon la Gendarmerie nationale, une grande partie de la marchandise un peu plus de 500.000 unités ont été récupérées au niveau des frontières Est et Ouest du pays, précisément sur les routes de Tlemcen, Ain-Temouchent, et Tébessa. Pour la gendarmerie, les contrebandiers utilisent les bus, les taxis et les trains pour transporter leur marchandise en provenance de la contrebande et essayer d’échapper au contrôle routier des services de sécurités, très intensif.

Afin de barrer la route aux contrebandiers à la recherche du gain facile, la gendarmerie nationale a mis en place un dispositif spécial à travers l’intensification des points de contrôles routiers qui a donné de bons résultats. A l’instar de la gendarmerie nationale, les services de police ont mis sur pied un dispositif de lutte contre la commercialisation illicite de ces produits et pour éviter la propagation, elle a intensifié des points de contrôle sur les routes, en menant des opérations quotidiennes de saisie, la sécurisation des lieux de regroupement des personnes tels que les mosquées, les lieux de déroulement des festivités et les infrastructures du transport publics ainsi que les marchés populaires, a expliqué le représentant de la direction de la sécurité publique de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN).

Les mêmes services ont mené quelques 170 opérations sur le terrain dans lesquelles plus de 100.000 unités ont fait l’objet de saisie. Pour l’année 2011, les unités de la gendarmerie nationale ont récupéré sur les axes routes et les points de contrôle à bord des véhicules du transport public et véhicules particuliers pas moins de 1.155.043 pétards. D’autres quantités de produits pyrotechniques ont notamment été saisies dans des magasins transformés en lieux de vente de ces produits dangereux. Avec 414.271pétards Sétif est la première ville ou le plus de saisies ont été opérées, suivie de la ville de Sidi-Bel-Abbès avec 298.236 pétards, de Batna avec 84.986 pétards et de Mila avec 64.213 pétards. Selon la cellule de communication du Commandement de la gendarmerie nationale, les sept derniers jours du mois de janvier les représentants e la loi ont mis la main sur 153.620 pétards dans plusieurs wilayas de l’Est du pays.

Mohamed Mendaci

Que sont devenus les chants populaires d’autrefois ?

«Haou dja l’Mouloud enbi yafrah bina …» qui d’entre nous ne se souvient pas de cette chanson et tant d’autres qui ont accompagné notre enfance et qu’on répétait, des jours durant, pour souhaiter la bienvenue au Mouloud qui à l’époque avait une haute signification à nos yeux. Ces chants nous ont tellement bercés que nous les avons appris par cœur et les récitions avec fierté à l’approche du jour de la naissance du prophète. Que reste t-il de ces beaux chants populaires, jetés aux oubliettes ou dans les meilleurs des cas, enfuis dans un petit coin ou un petit espace souvent inutilisable de notre mémoire gagnée par une amnésie en bonne et due forme. Ces derniers, qui font partie de notre riche patrimoine oral sont frappés du sceau de l’oubli. Que connaissent nos enfants de ces belles chansons symboliques qui donnaient jadis au Mouloud un autre goût. La commémoration de l’événement a évolué, aujourd’hui, mais pas toujours dans le bon sens et les enfants célèbrent à leur manière cette fête religieuse. En Effet, les pétards – pardon les bombes – ont remplacé ces chants évocateurs de notre Prophète (QSSSL). Si ce n’est les quelques efforts consentis par les crèches mais aussi les scouts pour donner un nouveau souffle à ce répertoire et le perpétuer, ce patrimoine aurait disparu et serait même de l’époque de la préhistoire. Les bambins mais aussi les adultes se mettent dans l’air du temps et tentent de trouver d’autres procédés pour faire la fête, laquelle il faut dire est restée figée face au vent de la modernité qui a induit de nouveaux réflexes et de nouvelles idées pour donner du charme à leur fête. La spécificité, voire même l’innovation est de mise pour épater les copains.