Les filles de Krim Belkacem, Karima et Kaouthar, revendiquent la réhabilitation du 19 mars, date du cessez-le-feu, en tant que fête nationale représentant la victoire de l’Algérie contre la France coloniale, au même titre que le 1er Novembre, jour de la révolution algérienne, et le 5-Juillet, celui de l’Indépendance.
Invitées, hier, au forum d’El Moudjahid, qui a organisé une conférence sur les accords d’Evian, animée par Réda Malek, les sœurs Krim ont affirmé que ces accords, conclus entre les représentants du gouvernement français et le Front de libération national (FLN), emmené par Krim Belkacem, alors vice-président du gouvernement provisoire, font partie intégrante de l’histoire du combat national contre le colonialisme français.
«Passer du 1er Novembre au 5-Juillet, en omettant cet important événement qui a abouti à l’indépendance de l’Algérie, est une spoliation de l’histoire», a déclaré Karima, l’aînée des deux sœurs, en marge de cette conférence de presse.
Actuellement, la date du 19 mars est célébrée uniquement en Kabylie, ce qui est aberrant du fait qu’il s’agit d’un évènement qui a concerné la libération de toute l’Algérie. «Mon père ainsi que la délégation algérienne qui l’accompagnait ont fait ces accords pour toute l’Algérie et non pour la Kabylie seulement», n’a-t-elle cessé de répéter.
Réda Malek, qui était le porte-parole de la délégation algérienne à Evian, a également souligné l’importance de cet événement, du fait que ces accords avaient mis fin à 132 ans de colonisation française, tout en consacrant les principes de l’intégrité du territoire du pays, l’unité de son peuple ainsi que son indépendance totale, tels qu’inscrits dans la déclaration du 1er Novembre 1954. Pour l’ancien chef du gouvernement, les négociations n’ont pas été faciles, car la France était attachée à l’Algérie plus que jamais, après la découverte du pétrole au Sahara en 1956.
Evoquant dans ce contexte le plan Guy Mollet pour la partition du pays, il a affirmé que les négociateurs algériens ont été intransigeants sur la question de l’intégrité territoriale. Outre la question du Sahara, l’hôte d’El Moudjahid a rappelé la question du statut des européens d’Algérie et du maintien de bases militaires françaises et que les attentats de l’OAS ont rendu nulle.
Z. M