La ville d’Oran peut désormais rivaliser avec les grandes villes artistiquement animées. Son festival annuel baptisé au nom de la dignité lui a valu tous les honneurs.
Les soirées du festival de la dignité, le 5 juillet, animées par des stars de renommée mondiale, se poursuivent à un rythme accéléré, atteignant la vitesse de croisière dès la deuxième soirée illuminant davantage l’image de la deuxième ville du pays, El Bahia Wahrane animée de jour comme de nuit et ce, à longueur d’année. La deuxième soirée a été marquée par le spectacle donné, par la belle Libanaise, Nadjoua Karam, venue confirmer la place qu’elle occupe dans les hit-parades arabes et sa notoriété internationale. En effet, dès qu’elle a foulé les planches du Théâtre de verdure Hasni-Chakroune avant même qu’elle n’entame son show, Nadjoua Karam a marqué un petit temps d’arrêt pour contempler, tout en l’admirant, la grande procession qui affluait sans cesse vers le Théâtre. Elle était, tout aussi, subjuguée par un public connaissant par coeur toutes ses chansons puisque plusieurs centaines de spectateurs ont communiqué directement avec l’artiste en reprenant en choeur les tubes qui ont valu la célébrité internationale. Nadjoua Karam exprimera ses sentiments de satisfaction avec des sourires, pleins de symboliques. En effet, elle fera une entrée triomphale sous les applaudissements incessants de ses fans qui scandaient à tue-tête son nom accompagnés du rituel «One, two, three viva l’Algérie». C’est ainsi qu’elle s’est mise à exécuter un programme consistant au grand bonheur d’un public en quête de chant et de musique qui sortent de l’ordinaire oranais. Ce fut le cas étant donné que la chanteuse n’a, à aucun moment, rechigné ni esquivé ni encore moins contourné les demandes de plusieurs centaines de ses fans que l’on croyait faussement fous passionnés du raï. Nadjoua Karam chantait avec une simplicité et modestie qui paraissaient innées, tandis que son verbe allait droit au coeur des centaines de spectateurs qui ont envahi les strapontins du Théâtre de verdure dès les premières minutes qui ont suivi le coucher du soleil. Les invités retardataires regretteront à jamais leur retard puisqu’ils ont été contraints de suivre le spectacle à partir des derniers carrés du très beau jardin dominé par le balcon de Front de mer. En une heure et demie de spectacle, une complicité sensible a uni les spectateurs et leur idole qui n’a ménagé aucun effort pour envoûter les présents en leur chantant le meilleur de ses oeuvres comme Khalini Nchoufak Lila, laisse-moi te voir ce soir, Ne t’éloigne pas de moi, assieds-toi et raconte moi et tant d’autres chansons répétées en choeur par un public fin connaisseur de la chanson arabe. Les arrangements et le texte composant le chant de Nadjoua sont purement authentiques puisque le style d’Oum Kaltoum, Farid El Atrache et Abdelhalim Hafez se sentent dans chacune des chansons de l’enfant du Liban. Mais ce qui semble être la particularité de la chanteuse est cette technique qu’elle maîtrise, en communion avec son orchestre, en marquant, dans chacune de ses chansons, des petits temps d’arrêt avant de reprendre aussitôt pour hausser le rythme qui agite davantage les spectateurs. En somme, la ville, qui a vecu une soirée mémorable, peut, désormais, rivaliser, avec les plus grandes villes artistiquement animées. Son festival annuel, baptisé au nom de la fête de la dignité, lui a grandement ouvert toutes les portes vers une célébrité incontestable.
La chanteuse libanaise, Nadjoua Karam, n’a pas hésité à répondre à l’invitation qui lui a été adressée par les responsables de l’Office des arts et de la culture de la commune d’Oran.